La colère et l’incompréhension restent vives chez les parents de Medhi Narjissi.

Ce jeudi, la famille a réagi avec force après la publication de l’avis du comité fédéral d’éthique et de déontologie du rugby français, effectuée mardi.

Six mois après leur saisine, les conclusions rendues par l’instance ont profondément déçu les proches du jeune joueur, décédé le 7 août 2024 lors d’une tournée en Afrique du Sud avec l’équipe de France U18.

Dans un communiqué, la famille dénonce une lenteur difficile à accepter ainsi qu’un avis jugé déconnecté de la gravité des faits. Elle pointe notamment une « certaine désinvolture » du comité, estimant que les délais de traitement ne correspondent pas à l’urgence morale que représentait la mort de leur fils.

Le comité d’éthique a finalement estimé que les fautes relevées au sein de la FFR ne justifiaient pas de procédure disciplinaire, évoquant notamment le contexte de « transition » à la fédération ou encore « l’actualité du moment (affaire en Argentine) ».

Une justification qui a profondément surpris les parents de Medhi. « L’avis rendu ne manque pas de surprendre, en estimant que les fautes commises par la FFR ne justifiaient pas de saisine de l’organe disciplinaire… », écrivent-ils, s’interrogeant sur le lien fait entre la gouvernance de la FFR — passée ou actuelle — et le décès de leur fils.

Dans leur communiqué, la famille va plus loin, évoquant une forme de protection interne :

« La famille Narjissi exprime sa profonde incompréhension face à un avis émis par un comité de la FFR qui ressemble davantage à un bouclier institutionnel pour ses membres et ses dirigeants qu’à une volonté manifeste de rechercher la vérité dans les causes de la mort de Medhi. »

Faute d’avoir trouvé les réponses qu’ils attendaient au sein de l’institution rugbystique, les parents tournent désormais leurs espoirs vers la justice. « Nous espérons désormais que la justice pénale se fasse et vienne sanctionner comme il se doit les auteurs et les complices de la mort de Medhi. »

Cette prise de parole marque un nouveau tournant dans une affaire qui continue d’ébranler le rugby français, et rappelle la fracture toujours plus grande entre la famille et les instances censées faire toute la lumière sur ce drame.

Voici le communiqué de la famille Narjissi : 

« L’avis rendu ne manque pas de surprendre, en estimant que les fautes commises par la FFR ne justifiaient pas de saisine de l’organe disciplinaire invoquant la « transition » de l’équipe dirigeante et l’actualité du moment. On rappellera que la mort de Medhi est survenue 14 mois après l’arrivée d’une nouvelle gouvernance à la tête de la FFR sans que l’on comprenne bien le lien entre sa mort tragique et la gouvernance de la FFR : passée, actuelle ou future.

La famille Narjissi exprime sa profonde incompréhension face à un avis émis par un comité de la FFR qui ressemble davantage à un bouclier institutionnel pour ses membres et ses dirigeants qu’à une volonté manifeste de rechercher la vérité dans les causes de la mort de Medhi. Nous espérons désormais que la justice pénale se fasse et vienne sanctionner comme il se doit les auteurs et les complices de la mort de Medhi. »