Bayonne : L’ex-team manager brise le silence et accuse le club de l’avoir « anéanti »
Bayonne : L’ex-team manager brise le silence et accuse le club de l’avoir « anéanti »
Le samedi 13 décembre 2025 à 1:06 par David Demri
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Mathieu Nimis, ancien team manager emblématique de l’Aviron Bayonnais, a choisi d’affronter son ex-employeur devant les prud’hommes.
Ce jeudi 11 décembre, il a contesté son licenciement pour faute grave, estimant avoir payé le prix d’un fonctionnement interne délétère.
Le journal régional Sud-Ouest révèle des détails importants sur cette affaire.
Son avocate, Me Maider Etcheverry, a décrit un homme « anéanti par ses conditions de travail et un licenciement pour un motif nauséabond ». L’avocate de la partie adverse, représentant le cabinet Dubernet de Boscq, a dénoncé une « présentation extravagante », réduisant le débat à un événement daté du 15 mai 2023.
Ce jour-là, un salarié fêtait son anniversaire. Une poupée gonflable lui était offerte par le groupe. Le rôle de Mathieu Nimis, présenté comme « celui que les joueurs appellent quand ils ont un problème de voiture ou de chaudière » et qui « fait la collecte quand il faut faire un cadeau », aurait été d’envoyer une photo de l’objet accompagné d’un jeu de mots associant les noms de deux salariées. Pour le club, il s’agit d’un acte sexiste. Pour la défense, Nimis n’a « pas acheté la poupée, il ne l’a pas offerte ».
L’Aviron lui reproche également d’avoir sollicité des places de match de manière « abusive ». Le club présente des échanges issus de l’ordinateur professionnel de la responsable billetterie – elle-même licenciée pour faute grave – évoquant un « détournement de places de la vente ».
Selon la défense, l’histoire est exagérée : « Quand les joueurs voulaient des places pour leurs proches, ils s’adressaient à M. Nimis, qui faisait suivre. C’est tout. »
Autre élément cité : un message dans lequel il suggère à une amie une combine pour éviter un retrait de point, en attribuant une infraction à « un joueur étranger ».
Pour Me Etcheverry, ces éléments masquent une réalité plus profonde : celle d’un salarié à bout, qui travaillait « 50 à 60 heures par semaine pour un contrat de 39 », corvéable à merci, et rémunéré 2 100 euros mensuels.
Elle accuse le club d’une « pratique détestable » consistant à utiliser la faute grave « pour licencier à moindre coût ». Le club rétorque que le contrat prévoyait « 172 heures par mois et 12 jours de récupération » et que de nombreuses tâches évoquées relevaient « du titre amical ».
Le volet médical occupe aussi une place centrale. La CPAM a reconnu un « syndrome dépressif réactionnel majeur » en maladie professionnelle, que le club conteste.
Selon l’avocate de Nimis, son client avait craqué quelques jours avant son licenciement, après avoir appris par des collègues qu’il était sur la sellette. Hospitalisé en psychiatrie, il aurait reçu « le 30 » mai une convocation pour un entretien préalable prévu « le 12 juin », sans que l’employeur n’accepte le moindre report. Pour la défense du club, rien ne prouve qu’il a été « expressément sollicité ».
Près de 370 000 euros d’indemnités sont réclamés par l’ancien salarié. Le jugement sera rendu le 5 mars 2026.
Affaire à suivre…
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