S’isoler pour oublier. Se terrer pour régler ses comptes. Se calfeutrer pour rebondir. Mourad Boudjellal et Bernard Laporte ont sévi. La piètre défaite du RC Toulon en finale du Challenge européen face au Biarritz Olympique (21-18) ne pouvait pas laisser le président et le manager du RCT indifférents. Le huis-clos est décrété pour la semaine. « Ce choix a été fait afin de préserver une certaine sérénité au sein du groupe et ainsi préparer de la meilleure des manières, le match de barrage samedi face au Racing Métro 92 », explique le dirigeant varois dans un communiqué. L’alibi est parfait pour sermonner en cachette un groupe sans inspiration contre les Biarrots. « Dans cette finale, certains joueurs ont montré leurs limites », lâche Bernard Laporte qui confiait lundi dans notre journal qu’il ne voulait pas de joueurs mous : « on n’en a plus dans le vestiaire… »

L’ancien sélectionneur de l’équipe de France a peut-être à sa disposition des guerriers à l’image de Bakkies Botha, Jo Van Niekerk, Simon Shaw, mais le mal du XV de la Rade est bien plus profond. Malgré la présence de deux stratèges de la classe de Jonny Wilkinson et Matt Giteau, le RC Toulon multiplie les erreurs tactiques. « Il faut savoir donner du sens à ce qu’on fait, que ce soit dans la vie ou au rugby, insiste Laporte. On a péché dans l’intelligence, la stratégie. Alors qu’au repos, on a demandé de ne plus faire de fautes, on prend coup sur coup deux cartons. Ainsi malgré l’appui du vent, au lieu de se retrouver en position de force, on est à l’équilibre puis en difficulté.» Les propos sont conformes aux semonces de « Bernie le Dingue ». Mourad Boudjellal va même plus loin. «Le BO avait un cerveau, lui, lance le président toulonnais. À un moment donné, s’il n’avait pas été aussi tard, je serais allé faire les boutiques pour en acheter un.»

«On a péché dans l’intelligence, la stratégie»

Là où Dimitri Yachvili a malicieusement retenu le pied de Sébastien Tillous-Borde, sans se faire réprimander par l’arbitre Wayne Barnes, les Toulonnais et leurs crêtes ingénues se sont emmêlés les méninges en toute fin de match dans une succession de rucks dispensables alors de Wilko attendait sagement de claquer un drop égalisateur. Inexplicable ? «On manque de vécu collectif, explique Boudjellal. Cette semaine sera consacrée au boulot ; Depuis un certain temps, on nous donne favoris du Challenge Européen, du Top 14,,… Or, on est favoris de rien.» Un évidence incontestable.

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