Départ de Tana Umaga : Retour sur son entretien accordé au journal l’Equipe

Départ de Tana Umaga : Retour sur son entretien accordé au journal l’Equipe

17 mars 2010 - 10:58

Publicité

toulon-tana-umaga_diaporamaC’est donc décidé, vous rentrez au Pays.

Oui, j’ai signé pour être entraineur/joueur à Counties Manukau. Cette province a toujours du lutter pour exister. Elle a souvent perdu ses meilleurs éléments. Elle a formé des gars du calibre de leila Masaga, Jonah Lomu, Tony Marsh, ou encore Tasesa Lavea. Je vais tacher d’aider en tant que coach des arrières, mais aussi comme joueur. C’est excitant.

Qu’est ce qui a guidé votre décision ?

Essentiellement des raisons familiales. En rentrant au pays, à Noël, ma femme a mesuré combien notre retour s’imposait. Je n’ai pas vu Cade, notre fils ainé, depuis près d’un an. L’année dernière, mon épouse a perdu sa mère, moi mon père… C’est dur de n’avoir pas été la pour leurs derniers moments. On veut se rapprocher de ceux qui restent. Et ça, Mourad Boudjellal l’a très bien compris.

Quelles sont les conditions offertes par les Counties ?

Un contrat de deux ans et une option pour une année supplémentaire. J’ai bien adhéré au projet de Milton Haig, le coach. Je m’occuperai des trois-quarts, mais avec la possibilité d’intervenir dans d’autres secteurs. Je serai en partie rémunéré par le gouvernement local, car je ferai aussi des actions sociales dans les écoles. Coté jeu, je compte disputer la Air New Zealand Cup qui est le vivier du Rugby Néo-Zélandais. On y trouve plein de gamins qui n’ont jamais joué avec les pros en Super 14. Tous bien plus jeunes et rapides que moi. Mais peut-être que leur enthousiasme aura besoin d’être aiguillé par un ancien. Quelqu’un qui sait temporiser, ne pas paniquer sur le terrain…

Ou en êtes vous physiquement ?

Je suis à 100Kg. Depuis un moment, je m’entraine avec les joueurs du RCToulon. Je fais du circuit training en musculation. Pas de footing, ça sollicite trop les tendons. Je préfère travailler le cardio au rameur ou à vélo. Après, pour l’effort spécifique rugby, courir, plaquer, se relever, percuter encore… le meilleur des conditionnements, c’est le match. Je dois être aux Counties fin Juin, mais s’il fallait jouer la semaine prochaine, je le pourrais presque. Pas quatre-vingts minutes, mais au moins une vingtaine.

Il y a trois ans vous nous disiez :  » Quand je vois la puissance des impacts aujourd’hui, je ne pourrais plus jouer… »

(Il se marre) C’est fou comme les choses peuvent changer en si peu de temps… A l’époque, j’étais saturé. Depuis, j’ai retrouvé l’envie et le sentiment qu’à bientôt 37 ans, je pourrai encore être compétitif. Mentalement et physiquement, j’ai la conviction d’être prêt. On verra le jour J, sur le terrain. Dès les premiers impacts, dès les premières courses, je saurai.

Votre épouse ne doit pas être ravie…

Au contraire, elle me pousse. Elle n’arrête pas de me répéter : « Tu as toujours la flamme ! » A force, j’ai fini par la croire.

Aurez-vous l’opportunité de jouer le Super 15 au sein des Chiefs ?

Oui, mais je ne veux pas griller les étapes. Je vais me concentrer sur les matches avec Counties. Ce qui arrive ensuite…

Il y a aussi la Coupe Du Monde 2011, en Nouvelle Zélande. Et la perspective de revêtir le maillot All Black, que vous n’avez plus porté depuis Novembre 2005?

Ma grosse ambition, c’est déja de jouer plus que 5 matches avec Counties. Je ne sais pas comment, à 37 ans, mon corp va récupérer semaine après semaine. Les All Blacks, c’est un palier énorme vu ou j’en suis actuellement.

Quand même, vous y pensez ?

Ce serait mentir de vous dire que ça ne m’a pas traversé l’esprit ! Les gens ne vont pas s’empêcher d’en parler. Ça me met mal à l’aise. Je ne suis pas sur de redevenir All Blacks. Je peux juste l’espérer. Les All Blacks, c’est une implication totale ! Pas que des matches de haut niveau, mais aussi des déplacements, et des obligations protocolaires sans fin… Tant de moments loin des miens qui m’ont pesés… Ça me rend nerveux d’en parler, car je ne sais pas, au fond, si je suis prêt a imposer ces sacrifices à mes proches. Même si ma femme me pousse et m’encourage. Avec Counties, je vais pouvoir sonder au fond de moi ce que je veux vraiment. Si je sature a devoir prendre l’avion pour jouer le Super 15, ou si, au contraire, je m’éclate. Si la flamme est la, que le corps suit, alors les All Blacks, peut-être…..

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