Le jour de son 23eme anniversaire, Pierrick Gunther a été appelé par Philippe Saint-André pour préparer les tests du XV de France. Le « petit Chabal » est promis à un bel avenir.

Une gueule, une histoire et bien sûr du talent. Pierrick Gunther a tout pour être la nouvelle star du XV de France. Le jour de son 23eme anniversaire, le troisième ligne de Toulon a été appelé, mardi, par Philippe Saint-André, son ancien entraîneur au RCT, dans le groupe de 33 joueurs pour préparer les trois tests du mois de novembre. Presque logiquement. Car le natif de Roubaix est bien la révélation de ce début de saison. Avec 477 minutes de temps de jeu en Top 14 (ndlr : sept apparitions dont cinq titularisations) et un match entier, assorti d’un essai, dimanche dernier lors de la victoire contre Montpellier, il est parvenu à se faire une place au sein de l’armada du RCT. Et justifier les nombreux espoirs placés en lui sur la Rade ces dernières saisons. International en moins de 18 ans, Gunther est un solide gaillard (1,91 m, 106 kg) qui n’est pas sans rappelé un certain Sébastien Chabal. Un autre joueur aussi puissant et chevelu passé sous les ordres de Saint-André.

« Il avait des points forts voilà trois ou quatre ans, mais il s’est mis à travailler, raconte PSA. Quand je suis arrivé à Toulon, je me suis dit : « tiens, c’est un petit Chabal ». Il avait sa première séance de musculation à 6h30 du matin. C’est aujourd’hui un beau bébé mais il a travaillé pour ça, avec trois ou quatre séances de musculation par semaine depuis trois ans. Il s’améliore au niveau technique avec ses entraîneurs. Il arrive à jouer et à être titulaire avec des joueurs comme Van Niekerk, Lobbe, Armitage. Ce qui se fait de mieux au monde… » Après sa première sortie avec Toulon contre Brive en 2009, quatre minutes déjà sous PSA, Gunther a pourtant mis du temps à confirmer. Et s’est mis à douter. « J’ai eu du mal à revenir, et ce, autant physiquement que psychologiquement, disait-il récemment dans La Provence. Je voyais que je faisais des matchs médiocres avec les Espoirs et du coup, je m’enfonçais encore plus. Je me posais beaucoup de questions, j’étais même au fond du seau. »

La Bible dans son sac

Mais le garçon a su rebondir. Au mental. Monstre physique, Gunther est aussi habité d’une détermination énorme, en partie puisée dans la Bible. Ses tatouages sur son bras droit – l’un représentant la Sainte Vierge auprès de la Bible, l’autre Jésus Christ – le confirment. Le jeune homme est croyant. Encore plus depuis le décès de son meilleur ami en 2009. « La vue de ses parents, dévastés par la douleur aux obsèques, ont provoqué un déclic chez moi. On était tellement proches que je considérais Nans comme mon frère. On avait joué ensemble au RC Grimaud, le club de nos débuts. Sa mort m’a fait entrer dans la religion et depuis, je vais régulièrement à l’église. »

Et prie discrètement dans les vestiaires de Mayol. Avant d’entrer sur la pelouse et d’aller au combat. Ce qui lui vaut aujourd’hui ce joli cadeau d’anniversaire qu’il savoure comme un gamin. « Il y a six mois, je pensais d’abord à jouer, à être au moins remplaçant avec Toulon et pas du tout en équipe de France, dit-il. C’est un rêve d’enfant. A 14 ans, quand je vivais chez ma mère, j’avais les posters de tous les joueurs de l’équipe de France dans ma chambre. Mon joueur préféré était d’ailleurs Frédéric Michalak. C’était le joueur qui me faisait rêver et qui me fait toujours rêver. Il a même longtemps été mon mot de passe. Et maintenant je suis appelé en équipe de France avec lui. C’est grandiose. » Et ce n’est sans doute qu’un début.

Source: rugby365.fr