Est-ce un présage ? Les Biarrots qui avaient commencé la semaine avec la gueule de bois et les lèvres scellées, la terminent en s’entraînant gaiement sous le soleil, montrant du même coup qu’ils avaient retrouvé le sourire et la parole. Devant les fidèles supporters ou les convalescents Dimitri Yachvili et Imanol Harinordoquy, un air joyeux se dégageait des abords de la main courante, tandis que les joueurs retenus pour affronter Toulon réglaient les derniers détails, notamment sur les coups d’envoi. Seul l’infortuné Ben Broster, le bras en écharpe et arrêté pour trois mois, faisait encore grise mine.
Il semble que le message du président et du staff technique : « Oubliez ce maudit derby et regardez devant » ait été reçu par l’ensemble. C’était urgent, car quand on accueille une équipe du calibre du RC Toulon 2012, il vaut mieux se concentrer sur le sujet plutôt que de ruminer inutilement de sombres pensées.
Car la rencontre d’aujourd’hui est de nature à faire monter l’adrénaline et ne tolère pas la moindre once d’inattention. Véritable machine à gagner, le RCT fait peur. Pas la peur d’autrefois, quand les avants au brin de muguet étaient redoutés pour faire respirer le parfum des pâquerettes à l’adversaire. La crainte d’aujourd’hui est d’ordre général : défense, récupération et efficacité chirurgicale dans le jeu au pied constituent la base. En prime, il faut surveiller des monuments comme Michalak, Giteau ou Wilkinson. Un cauchemar en rouge et noir.
Berquist à l’ouverture
Nantis de toutes les informations possibles sur cette grosse armada, les Biarrots ont pu préparer la riposte en connaissance de cause. Privés de Ben Broster et Jérôme Thion, ils se trouvent désormais dégarnis d’un bon morceau de leur équipe type, sachant que Dimitri Yachvili, Imanol Harinordoquy et Eugène Van Staden sont toujours aux soins. En dépit de cet effectif amputé, ils préparent une petite surprise à leurs visiteurs avec les grands débuts du Néo-Zélandais Matt Berquist, demi d’ouverture en qui l’on voyait il n’y a guère la doublure de Dan Carter.
La titularisation de Matt Berquist n’est pas pour autant un désaveu, pour ses prédécesseurs à l’ouverture. « Jean Pascal Barraque et Julien Peyrelongue seront sur le banc, stipule Jack Isaac, l’entraîneur des arrières du BO. On compte sur eux. N’oublions pas que Julien est apte à jouer aussi bien à la mêlée qu’à l’ouverture, c’est très important. »
Pour le reste, le staff a mobilisé les quatre piliers disponibles, étant entendu qu’il ne subsiste qu’un seul droitier pur : Francisco Gomez-Kodela. Fabien Barcella débutera à gauche, Johannes Blaauw et Thomas Synaeghel étant en réserve, tout comme Arnaud Héguy puisque c’est l’ex-Toulonnais Jean Philippe Genevois qui débutera avec le numéro 2 (lire ci-dessous).
Dans la « cage », Thibaut Dubarry épaulera Eric Lund, Taele étant sur le banc. La troisième ligne sera composée des trois « jeunots », Ben Guyot, Wenceslas Lauret et Rafael Lakafia, Magnus Lund pouvant entrer en cours de match.
Attention, ça gratte
Si la première apparition de Matt Berquist suscite la curiosité, Jack Isaac rappelle volontiers que ce n’est pas le seul fait du match, et qu’il y a bien d’autres titres à la une de ce BO-RCT. « Il ne faut pas s’écarter des fondamentaux. C’est la base. Ensuite, il convient d’éviter au maximum de donner des occasions à leurs redoutables buteurs. Enfin, avoir toujours présent à l’esprit que Masoe et Armitage sot d’incomparables gratteurs dans le jeu au sol. Toulon lance la plupart de ses offensives sur des ballons de récupération ».
Depuis le début de la compétition, Biarritz a souvent pris le dessus grâce à une impitoyable défense. Cette fois, il faudra montrer du talent en attaque pour faire couler l’armada Toulonnaise. Le sieur Matt Berquist est-il l’homme qui saura diriger l’orchestre basque ? « Rendez-vous à 15 heures », comme dit le pugnace Jean Philippe Genevois.
Sud Ouest
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😀 😀 😀 …la page est tournée…..ALLEZ TOULON !!!!!!!!!!!