Dans un long entretien accordé à Var Matin, Jonny Wilkinson a abordé plusieurs sujets. Voici des extraits de son interview.

Sa saison :

« Je prend beaucoup de plaisir. C’était intéressant de revenir après la coupe du monde qui a été dure à vivre pour retrouver l’état d’esprit positif du club et l’énergie positive de l’équipe que j’adore. Comme j’ai eu beaucoup de blessures dans ma carrière, il faut que j’apprenne à me gérer. C’est difficile car je ne peux m’empêcher de rester des heures sur le terrain pour atteindre la perfection dans chaque geste. J’ai du mal à trouver le bon équilibre. C’est plus difficile pour moi de ne pas aller buter à l’entraînement que d’aller buter. Depuis deux à trois mois, j’essaie de dépenser moins d’énergie pendant la semaine et de me reposer davantage. Cela m’est difficile car plus jeune, j’atteignais mes objectifs en travaillant comme ça. »

La retraite :

« Si demain je n’ai plus envie de passer des heures à l’entraînement, ce sera le signe que le rugby n’est plus important dans ma vie mais quoi qu’il en soit, je sais que j’arrêterai ma carrière à cause d’une blessure. »

La fin de sa carrière internationale :

« Après la coupe du monde, tout s’est éclairci. J’ai su que jouer pour l’Angleterre n’allait plus m’apporter autant qu’avant. Lors des deux dernières années, je n’étais plus moi-même. J’ai continué car je voulais aller au bout de mon rêve mais je ne prenais plus de plaisir. Là, j’ai su exactement ce que je devais faire. De plus, le fait de se sentir en dehors de l’équipe a été difficile à vivre. J’ai joué avec une génération qui a connu le rugby amateur et j’ai beaucoup appris de ses joueurs. A cause de mes blessures, j’ai raté une génération et j’ai joué avec la suivante lors de la coupe du monde. Ils se sont sentis obligé de me respecter mais ce n’était pas positif car le respect, ça se gagne. J’ai essayé d’être un leader du groupe mais les rapports avec les joueurs étaient difficiles et je me suis senti à l’écart. Tout mes amis étaient partis et j’ai eu du mal à trouver ma place dans le groupe. Je luttais contre moi-même, l’ambiance, les blessures, les attaques du public et des médias… »

Le retour à Toulon :

« Je suis revenu marqué car même s’il y a eu des moments durs auparavant, j’ai toujours gardé les côtés positifs et là, j’ai rien trouvé. Je crois que Toulon m’a sauvé la vie !! Pierre Mignoni m’a demandé si je voulais rejouer tout de suite et je crois que c’était la solution idéale pour me remettre dans le bain et d’évoluer dans une situation ou je suis à l’aise. Ici c’est plus facile car on évolue dans un petit cercle, mais un bon cercle. Quand je rentre chez moi, je suis en paix avec moi-même. »

Son match face au Stade Français :

« Face au Stade Français, à l’exception d’un coup de pied qui m’a mis en colère, j’ai été satisfait de tous les autres. Je lutte contre le vent et moi-même pour savoir qui est fautif. Je me disais qu’il fallait continuer et que ça allait marcher car je le mérite. Même si ce n’est pas vrai, c’est le moyen d’être maître de la pression et cela permet d’évacuer les échecs. Je n’accepte pas le fait qu’on puisse éviter la pression en faisant autre chose ou en se cachant. »

Son état d’esprit après un échec :

« Après les rencontre contre Toulouse, le Stade Français et même contre Castres, car j’ai raté la pénalité de la victoire à la fin, c’est impossible à dire à quel point j’étais déçu. A chaque coup de pied, j’ai fais ce qu’il fallait pour bien taper et j’ai continué à le penser malgré les échecs. C’est pareil pour un golfeur. Quand on commence à douter, c’est fini. »