Au cours d’un entretien accordé au Midi Olympique, Geoffroy Messina évoque sa difficile situation cette saison (89 minutes de temps de jeu cette saison).

« Cette année, j’ai surtout servi à porter les boucliers à l’entraînement. Alors physiquement, ça ne peut qu’aller bien mais mentalement, cette saison est dur à vivre. C’est simple, j’ai l’impression de ne servir à rien. Après, ce sont les choix des coachs et je n’ai rien à dire. L’an passé, avec Gabi Lovobalavu à la place de Max Mermoz, on tournait à quatre. J’avais réalisé une belle saison et je pensais continuer sur ma lancée. Mais désormais, on tourne à trois au centre. J’avais parlé de ma situation avec Bernard Laporte et il m’a dit que j’aurai ma chance. Je l’ai eue à Toulouse lors du naufrage collectif. Si j’avais su que je jouerai si peu, j’aurais demandé un bon de sortie. Heureusement, avec le Tournoi des VI Nations, je vais avoir un peu de temps de jeu. »

Titulaire demain après-midi au centre de l’attaque Toulonnaise à Bordeaux, l’ancien Parisien espère surtout prendre du plaisir sur le terrain.

« Ce week-end, je n’aurai rien à gagner ou à perdre. Je veux avant tout regoûter au plaisir de jouer avec mes copains qui sont eux aussi privés de temps de jeu cette saison. Il me tarde de retaper le ballon. Après, même si je traverse dix fois le terrain, ça ne changera rien à ma situation. »

Le centre Toulonnais explique qu’en raison de son faible temps de jeu, il ne se pourra pas se considérer comme champion dans le cas où le RCT remporte le Brennus.

« Je serai heureux pour cette ville, ce groupe, les partenaires… Mais je ne pourrai pas me considérer comme champion même si je suis dans les trente. Enfin, je le serai un petit peu en Top 14 car j’y ai quand même un peu participé mais pas en H Cup ou je n’ai pas joué une minute. »

Après une saison compliquée, Messina espère évidemment se relancer à Grenoble l’an prochain. Le futur joueur Isérois a également mal vécu le fait d’apprendre dans la presse qu’il ne verrait pas son contrat renouvelé.

« J’ai su que je n’étais pas reconduit dans la presse. Pourtant, on m’avait laissé entendre qu’il était possible que je reste. Ce n’était pas la manière la plus agréable de l’apprendre. Je vais devoir me reconstruire. Je pars pour un dernier contrat. Au moins, mon corps a été économisé. Qui sait si cette saison blanche ne pas va me permettre de continuer deux ans de plus à la fin. J’aurai en tout cas une grande motivation. Je ne veux pas non plus trop me plaindre car même si je suis un compétiteur, je suis aussi un privilégié. A trois reprises, les docteurs avaient dit que ma carrière pouvait être finie. Je relativise. »