Mourad, quelle importance revêt cette finale du Challenge européen ?
Le match le plus important, c’est le samedi suivant conte le Racing. Je suis un enfant du Top 14 et Toulon attend un beau parcours en championnat. Maintenant, c’est un titre aussi, un Challenge, ce n’est pas la Coupe perlimpinpin. Ça donnera une bonne occasion de se saouler si vendredi soir, on arrive à l’attraper. On va y aller pour gagner mais je pense qu’on n’aura pas la même envie que Biarritz qui lui, a une double envie : la Coupe et la qualification en H Cup. Nous, en H Cup, on y est déjà. Une victoire leur sauverait la saison. Ça ne serait pas complètement immérité parce que c’est une équipe qui a été énormément pénalisée par la Coupe du monde.

En début d’année, vous avez accusé les dirigeants du rugby d’être réactionnaires. Incluez-vous Serge Blanco, président du BO ?
J’aime beaucoup Serge Blanco. Au départ, j’avais un petit peu de mal parce que je ne le connaissais pas bien. Et puis, j’ai appris à le connaître. C’est quelqu’un de très agréable et je ne me permettrais pas de dire ça de lui. C’est un homme brillant dans sa vie professionnelle. C’est un bon dirigeant. C’est l’histoire de Michel Platini. Je trouve qu’il a un peu la même réussite. C’est un énorme joueur et il a prouvé ensuite qu’il était capable de réussir et de faire presque oublier son image de joueur, ce qui n’était pas facile.

On a l’impression que l’équipe vit bien à Toulon…
Oui, tout se passe bien. Bernard (Laporte) a quelques insuffisances techniques donc on essaye de l’accompagner. On a pris des gens autour de lui parce qu’il est dépassé mais bon… (rires) Sérieusement, Bernard se débrouille bien. Je ne suis pas beaucoup intervenu. D’abord, il fallait qu’il trouve une légitimité. Ce n’était pas son groupe donc c’était compliqué. Je l’ai laissé faire et il le fait très bien, même mieux que moi.

Votre suspension sera-t-elle levée pour les play-offs du Top 14 ?
Je l’espère. Je n’ai pas de nouvelles. Si elle avait été levée aujourd’hui (mercredi), je l’aurais quand même appliquée vendredi pour être solidaire de Bernard. Si elle est levée la semaine prochaine, Bernard sera, si j’ose dire, en liberté. Lui sera libre samedi, au lendemain de la finale du Challenge européen. Moi, j’espère avoir un non-lieu la semaine prochaine. Je connais un peu Pierre-Yves Revol, je crois qu’il est vraiment sensible à l’investissement du président parce qu’il l’a été lui-même à Castres pendant longtemps. Je vais vous décevoir parce que je vais me tenir à carreau pendant quelques temps. Parce qu’à un moment, si vous voulez être crédible, il faut aussi gagner quelque chose.