« On n’a pas le droit de se punir »

« On n’a pas le droit de se punir »

5 mai 2012 - 11:15

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Bernard Laporte, quel est l’état de forme du groupe ?
Ça va, on a bien récupéré. On a laissé deux jours complets de récupération après le match (ndlr : demi-finale du Challenge européen remporté contre le Stade Français vendredi dernier, 32-29). On dose plus nos entraînements, qui sont plus intenses mais beaucoup plus courts. Après dix mois de préparation et de compétition, il faut tenir compte de la récupération. Autant dans la tête que dans le corps, il commence à y avoir une certaine lassitude. Pour créer l’envie, il faut donner plus de plages de repos, moins se voir et comme ça, il y a de l’enthousiasme. Quand je dis moins se voir, on se voit pratiquement tous les jours, mais c’est plus court (sourire).

Comment abordez-vous le match contre Toulouse, dans le doute ces dernières semaines ?
Je crois qu’il y a deux choses dans la tête des Toulousains. D’abord, ils sont qualifiés, c’est tout à leur honneur. Ils ont réussi à se qualifier bien avant la fin des matchs de poule (sic). Deuxièmement, par rapport au dernier mois, ils ont certainement envie de faire un gros match, de se retrouver avant leur dernier match contre Montpellier et les demi-finales. Il leur reste quatre matchs au maximum, les deux de poule, la demi-finale et la finale.

Estimez-vous qu’ils voudront se servir de ce match pour reprendre confiance avant le début de phases finales du championnat ?
C’est clair que même qualifiés, ils vont chercher à se refaire une santé, même s’ils n’ont jamais été à l’agonie. Ça fait partie des moments où, quand tu es qualifié, c’est difficile dans la tête des joueurs de se dire qu’on va s’envoyer et tout casser pour gagner les matchs.

« Installer cette équipe dans l’élite »

Les joueurs ont indiqué qu’ils avaient été moins bons dans les rucks. Partagez-vous leur analyse ?
On a surtout été moins bien sur l’efficacité, pas trop sur les rucks. C’est ce qu’on a vu à la vidéo. On laisse 18 points en route au pied et on en prend quatorze sur deux grosses erreurs de défense. C’est surtout ça qui nous fait mal. On a donné trop de points facilement. Je ne compte même pas les deux pénalités données en première-mi-temps. Le fait d’être moins mobilisés en attaque et moins précis dans la discipline, c’est aussi un état d’esprit.

Pourquoi avez-vous perdu cette envie sur les dernières semaines ?
A un moment donné, on est qualifié et tout allait bien. C’est comme quand tu conduis. Sur une route à 90, tu roules à 130 pendant six mois et un jour, tu te fais arrêter puis pendant six mois, tu repars à 90, tu ne fais plus de fautes. Sauf qu’au bout d’un moment, tu es tranquille, personne ne t’emmerde. C’est un peu cet état d’esprit qui a régné. Toulon fait peur, Toulon-ci, Toulon-là, puis chacun fait sa petite faute. Ça, tu le traînes lourd contre Castres (25-25) et contre le Stade Français (32-29). On en a fait l’analyse nous-mêmes contre Castres. Si à un moment donné, on est un peu précis et discipliné, il y a quarante points contre Castres et contre le Stade Français. Et quand ils regardent ça, ils disent : « Ah oui, c’est vrai ». On n’a pas le droit de se punir. Comme je le disais à Jean-Charles (Orioli), parce qu’il nous a coûté deux pénalités, on a le droit de reculer et que l’adversaire soit bon. Mais pas de se pénaliser quand on est dominé.

Pensez-vous que l’écart avec Clermont et Toulouse va se réduire dans les cinq années à venir ?
Notre objectif, c’est d’installer cette équipe dans l’élite du rugby français, je le dis depuis le début. C’est évident. C’est l’objectif du président, des dirigeants et des joueurs, j’espère. Ce n’est pas facile, c’est pour ça que j’ai beaucoup de respect pour Toulouse et Clermont. Ils sont dans l’élite du rugby depuis un certain temps et n’en sortent pas. Ça me faisait sourire quand on disait que Clermont ne gagnait pas de finale, mais ils y étaient chaque année. Combien d’équipes auraient aimé faire des finales chaque année ? Quand tu les perds, c’est regrettable, mais c’était déjà synonyme de performance. Notre objectif, c’est effectivement celui-là.

Rugby 365

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  1. LE-7 5 mai 2012 at 17h

    on a encore frôlé la correctionnelle !!!!

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