Pas encore calife (Rugby365)

Pas encore calife (Rugby365)

18 avril 2010 - 14:33

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460x261_84904Toulon s’est réveillé leader du Top 14 dimanche. Au lendemain de la victoire face à Perpignan, champion de France en titre, le RCT, Philippe Saint-André en tête, ne se voit pas encore calife à la place du calife. Même si l’émulation ne cesse de monter.

La Méditerranée se met à rêver. Sevré de titres en fooball depuis 1993 et en rugby depuis 1992, la région PACA croit au renouveau de ses clubs phares. Alors que l’OM a fait une marche de plus vers le titre à Boulogne, samedi, Toulon, qui avait pris ses quartiers dans le stade Vélodrome, s’est invité aux commandes du Top 14. Une première pour le RCT depuis l’instauration de la poule unique en 2004. Une victoire, qui plus est face au champion sortant, Perpignan, qui a ravi le président Boudjellal, chef d’orchestre du pilou pilou dans les vestiaires. « On a envoyé un signal fort au rugby français, a-t-il déclaré dans Var-Matin. La réussite du club n’est pas due à une économie éphémère mais bien à un engouement populaire. Ce soir, on a prouvé que Toulon était une grande ville du rugby. » Face à l’USAP, les Toulonnais ont réalisé un match plein d’envie avec un combat de tous les instants. Joe Van Niekerk, capitaine désormais incontournable, a sonné la révolte dès l’avant-match, pour ne pas laisser passer une occasion pareille.

Forcément, le succès arraché au terme d’un match épique a donné des idées aux 60 000 sectateurs massés dans les tribunes du stade marseillais. « Toulon est de retour parmi les grands, on a donné du rêve aux gens, ça n’a pas de prix, poursuit Boudjellal. Désormais, notre objectif a changé : on veut aller à Saint-Etienne et nous qualifier directement en demie. » Toulon est en bonne voie avec deux points d’avance sur Clermont, troisième. C’est à ce moment que Philippe Saint-André calme les ardeurs de tout l’entourage du club. « On s’ouvre les portes d’un quart de finale à Brive (26eme journée de Top 14) samedi, a simplement commenté le manager toulonnais à l’issue du match. On a deux chances comme au tac o tac : une au grattage, une au tirage. » La chance, Toulon ne cesse de la provoquer depuis 2010. Hormis une défaite à Clermont (39-3, 17eme journée), le 3 janvier dernier, le RCT est invaincu cette année.

Au total, les coéquipiers de Jonny Wilkinson, encore impérial samedi au pied, viennent d’enchainer dix victoires de rang, huit en Top 14 et deux en Challenge européen. « Avant la saison, on ne pensait pas que ce serait possible (d’être champion de France), a déclaré Van Niekerk à chaud au micro de Canal+. L’équipe a beaucoup progressé. On peut aller chercher le Bouclier. Il y a des joueurs fantastiques avec un formidable esprit et de la puissance. C’était énorme. » Mourad Boudjellal n’en pense pas moins : « Avant, on vouvoyait le haut niveau, aujourd’hui, on le tutoie. » L’emballement autour de la première place arrange presque les affaires des clubs concurrents qui laissent volontiers la pression du favori au RCT. Jacques Brunel en tête. « Toulon a repris la main, maintenant, c’est lui le favori, ça nous arrange. » Jusqu’au bout, Philippe Saint-André va devoir s’atteler à maintenir sous pression ses joueurs pour ne pas tomber dans le triomphalisme. Car Toulon n’a pour le moment rien gagné. « Il y avait des odeurs de phases finales mais ce n’était pas des phases finales », conclut PSA.

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