Philippe Saint-André n’est pas un homme à s’enflammer facilement, d’autant moins quand il a gagné. D’où ses propos empreints d’humilité : « Je suis vraiment content pour le club, le président, les supporters après cette qualification. Les gens sont heureux alors que la période est difficile pour beaucoup. Toute cette effervescence dans Toulon fait plaisir à voir. »

Ils ont tous faim
Se félicitant du contenu de la rencontre pendant les 65 premières minutes sans oublier les 15 dernières minutes d’indiscipline (deux jeunes joueurs se sont d’ailleurs fait taper sur les doigts), le responsable technique souligne : « Mes joueurs ont haussé leur niveau de jeu. Maintenant, il ne faut pas que ce soit sur un seul match. Il est important de renouveler ce style de prestation. Ce match-là permet d’élever notre niveau d’exigence. L’arbitre anglais, cohérent tout au long de la rencontre, m’a dit que l’intensité de la partie était au-dessus d’un match international, au-dessus d’une confrontation du tournoi des VI Nations. Nous avons gagné notre qualif’ pour les quarts – un des objectifs fixés à l’intersaison – pour autant on n’est champion de rien du tout. »
Et d’appréhender le match de samedi face aux Ospreys : « On va faire tourner avec l’effectif étoffé que nous possédons. La seule vérité est celle du terrain. Tous mes garçons ont faim. Le rugby est un sport d’affamés. Les joueurs qui auront le cul dans le caviar sortiront. Notre but en H Cup est atteint, mais nous sommes en dessous de nos espérances en Top 14. Cette qualification va nous donner encore plus d’envie de travailler, les joueurs vont pousser davantage encore leur potentiel physique et mental. Sur le plan de la confiance, sortir de cette poule est énorme. Pour être performant en H Cup, il faut être régulier. Voilà pourquoi, on doit y revenir la saison prochaine. Dimanche dernier, c’est la première fois en 18 mois que j’ai ressenti avant un match une telle énergie positive. Cette H Cup, au début, le public toulonnais n’était pas trop emballé. Aujourd’hui, il l’a adoptée. Ce sont des matchs de très haut niveau, c’est désormais clair dans la tête de tous. On a une toute petite chance de jouer un quart à la maison. On va donc aborder le match des Ospreys le plus sérieusement possible. Depuis trois mois, on enchaîne des rencontres énormes. Là, on va pouvoir anticiper sur les blessures et permettre à certains mecs de se relancer. À Swansea, nous présenterons une belle équipe. »

Une ambition tournée vers l’avenir
Revenant sur la brillante association Wilkinson-Contepomi et inversement, PSA de s’en réjouir. « On le travaillait depuis deux, trois mois à l’entraînement. Jonny a joué en 10, 12 et 13, en vrai 5/8. On a deux très bons ouvreurs qui amènent une valeur ajoutée à tout le collectif. Il faut en profiter. On va d’ailleurs en parler tous les trois. On peut encore beaucoup plus alterner. »
Sur le sujet, les deux joueurs ont aussi évolué dans leur tête pour avancer dans le sens voulu. « Notre ambition est tournée vers l’avenir. Pour moi, quand on joue bien, c’est normal. Cette équipe a montré qu’elle était capable de battre n’importe quelle formation au monde. On sait que ce n’est pas possible de mettre une telle intensité tous les dimanches. Nombre d’entraîneurs, pour la plupart anglo-saxons, m’ont dit qu’ils avaient été impressionnés. » Pourvu que ça dure.

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