C’est un «signal très fort». Une onde de choc que le président Mourad Boudjellal n’avait peut-être pas programmée. Enfin, pas si tôt. Leader du Top 14 grâce son succès sur Perpignan (33-23), Toulon ne peut plus être étiquetée d’équipe de mercenaires. Luke Rooney, Sonny Bill Williams, Felipe Contepomi, Jonny Wilkinson et leur garde fou Joe Van Niekerk portent le brin de Muguet avec la même fierté que n’importe quel minot de la Rade. Avec ces globe-trotters rattrapés par la passion rouge et noir, le RCT « craint dégun ». «Ce groupe est tout neuf, il n’a pas de limite», avoue Pierre Mignoni dans les colonnes de Var Matin.

Huit victoires de rang en Championnat. Seul le Racing-Métro a fait mieux cette saison avec neuf succès consécutifs. Invaincu depuis le 9 janvier, le XV de Mayol a grignoté les places journée après journée en soumettant les plus gros à son « pilou pilou » : Toulouse (3-6), Biarritz (21-20), Castres (19-6) et l’USAP (33-23). «Notre réussite actuelle est le fruit de notre travail depuis le début de la saison, insiste le demi de mêlée toulonnais. On a pris peu à peu conscience de notre potentiel. Notre effectif est solide, il a de l’ambition.» Une ambition que les Varois n’avaient plus connu depuis 1992 et leur dernier titre de champion de France.

Le RCT a donc changé d’objectif, a gagné le droit de rêver. Et on se demande quel mal pourrait bien briser l’euphorie des gaillards de Philippe Saint-André. Sans doute pas le CA Brive qui recevra le leader lors de 26e et dernière journée. Toulon ne possède pourtant pas la meilleure défense du Top 14 (6e). Ni la meilleure attaque (9e avec 36 essais inscrits). Mais le XV de Mayol est porté par une âme collective qui semble indéfectible. Le Brennus peut donc s’inviter dans les causeries du marché provençal du Cours Lafayette. « Parce que Toulon », tout simplement.