Jouer à Barcelone, ils en rêvaient les supporters de l’Usap, tout comme le président du club, Paul Goze. Le samedi 9 avril, le rêve deviendra réalité. L’USAP affrontera Toulon en quart de finale de l’H-Cup. A défaut du Camp Nou du Barça, c’est sur la colline de Montjuïc que se jouera ce premier match délocalisé pour les Perpignanais, dans un stade de 55 121 place à l’histoire prestigieuse.

Construit en 1929 à l’occasion de l’exposition universelle de Barcelone, il fut entièrement reconstruit et agrandi en 1989 à l’occasion des Jeux olympiques d’été de 1992. En 1931, les grandes salles du parc accueillaient les meetings de la FAI (Fédération anarchiste ibérique) auxquels assistaient des milliers de travailleurs chaque dimanche. Buenaventura Durruti est enterré à Montjuïc. En 2001, le stade a été rebaptisé Estadi Olímpic Lluís Companys, en hommage au président de la Generalitat de Catalogne qui y fut exécuté par les autorités franquistes en 1940. Le stade accueillit aussi le Grand prix d’Espagne de Formule 1 jusqu’au tragique accident de 1975 (4 morts parmi les spectateurs).

« On ne sent pas d’engouement »

Hier matin devant les guichets d’Aimé-Giral, il n’y avait pas foule. Quelques dizaines d’amics seulement depuis l’ouverture des guichets, à 8 h. Georges vient d’acquérir 6 précieux sésames à 49 euros, qu’il range dans une pochette avec le plan et les photos du stade de Montjuïc. Abonné depuis 6 ans, également supporter de Torreilles, il a, dit-il, « le XV au cœur ». Le 9 avril, il partira avec son épouse et ses amis à Barcelone. Peut-être pour tout le week-end. « Avec mon fils, on ira peut-être aussi voir le Barça après l’USAP ». Georges aurait préféré que son club joue à la maison, même s’il reconnaît l’opportunité financière. Mais alors, « il faut faire de la promo ! On ne sait rien sur l’organisation, les hôtels près de Montjuïc… Pour l’instant, on ne sent pas d’engouement », regrette-t-il.
Daniel se joint à la conversation. Ex-dirigeant d’un club de jeunes à Saint-Maur, en région parisienne, il a connu le département grâce au rugby et s’y est installé depuis une vingtaine d’années. « J’ai acheté 5 places. J’irai à Barcelone avec mon épouse, ma fille, une voisine et un ami parisien abonné lui aussi ». Echarpe, bonnet, anorak et jusqu’au portefeuille signé Usap, Marielle, munie de 2 cartes d’abonnement et de 4 cartes d’amics, vient d’acheter 12 places. « J’ai fait toutes les finales. Je ne connais Paris que lors des matches de l’Usap ! ». Elle partira avec les siens le vendredi et sera hébergée dans la famille à Sabadell, à quelques kilomètres de Barcelone. La délocalisation du match ? « Si c’est pour que le club gagne de l’argent, c’est une bonne chose ». Elle espère « que la fête sera belle », lâche-t-elle en filant vers la pelouse « voir l’entraînement ».