Futur Toulonnais, Willie Mason est l’une des stars du rugby à XIII de la dernière décennie. Si ses performances sportives font l’unanimité, il défraie régulièrement la chronique hors des terrains.

Willie Mason est un homme à part dans le monde du rugby. Habitué à défrayer la chronique pour ses frasques extra-sportives, le natif d’Auckland, reconnu comme étant l’un des meilleurs treizistes au monde, découvrira le XV la saison prochaine et ce sera dans le championnat de France. Il s’est engagé sur les bases d’un contrat d’un an, assorti d’un supplémentaire en option, avec Toulon. Le club varois réalise avec cette opération un très gros coup sur le marché des transferts. Ce dernier, avant de signer avec les Rouge et Noir, a vécu une carrière riche en rebondissements, sur les terrains comme en dehors. Il a débuté son parcours à la fin du siècle dernier au sein des Canterbury Bulldogs, formation au sein de laquelle s’est révélé Sonny Bill Williams, qui a fait le bonheur du RCT deux saisons durant (2008-2010), y laissant une trace indélébile.

« Big Willie », comme il est surnommé, a passé sept ans faits de hauts et de bas au sein de la province néo-zélandaise. Dès ses premiers mois de compétition avec l’équipe première, il enchaîne les performances de haut niveau et tape rapidement dans l’œil des observateurs. Les Tonga, dont est originaire sa mère, font même appel à lui pour disputer la Coupe du monde de rugby à XIII en 2000 avant que l’Australie ne se le sélectionne deux ans plus tard. En 2004, les Bulldogs, après plusieurs saisons difficiles, remportent le Grand Final de la National Rugby League Championship contre les Sydney Roosters (16-13) et Mason est élu homme de la rencontre, un tournant dans la carrière de ce monstre physique (1,94m, 115kg). Dès lors, il ne cesse d’impressionner à chacune de ses sorties, notamment sur la scène internationale, où ses performances se succèdent dans le tournoi des Tri-Nations avec les Wallabies.

Ses insultes pendant le haka, sa visite dans une maison close, etc…

Ses exploits font grand bruit et arrivent jusqu’aux oreilles des recruteurs de la NFL. Rejoindre la grande ligue de football américain est un rêve de gosse pour Mason. En 2006, il est courtisé par de nombreuses franchises, comme les Oakland Raiders et les San Francisco 49ers. Les New York Jets lui proposent même un essai au mois de décembre. Même si le joueur est alors emballé à l’idée de vivre dans ce qu’il considère comme « la capitale mondiale du sport », l’affaire capote et il quitte les Bulldogs l’année suivante pour rejoindre les Roosters. Il y passe deux saisons, passe un an par les North Queensland Cowboys avant de choisir de tenter l’aventure européenne. Alors que les Dragons catalans espèrent l’attirer dans leurs filets, il débarque chez les Hull Kingston Rovers en Angleterre, où il ne restera que quelques mois. La collaboration se termine mal, les dirigeants n’ayant que peu goûté les démarches de « Mase », prêt à se rendre à Toulon sans les prévenir pour négocier son transfert avec le RCT.

Si Mason a fait régulièrement parler la poudre sur les pelouses ces dix dernières années, il est souvent catalogué comme un joueur ingérable, une étiquette justifiée au vu de son passif. Contrôlé positif aux amphétamines en 2003, il aurait visité, après une troisième mi-temps légèrement trop arrosée, une maison close en 2004. Deux ans plus tard, il est surpris par les caméras de télévision proférant des insultes pendant le haka néo-zélandais avant un match du Tri-Nations. Quelques mois passent et il s’accroche verbalement avec une journaliste. La radio 2GB, qui emploie la jeune femme, décide de porter plainte, « Big Willie » est obligé de s’excuser mais il perd gros dans l’affaire, notamment l’appui de son principal sponsor. Le phénomène s’est calmé ces dernières saisons, se focalisant à nouveau sur le terrain. Mourad Boudjellal espère vivement que ce sera son principal lieu d’expression à Toulon.