Tout va bien sur la Rade. Peut-être même trop pour un RCT qui doit faire attention à rester bien concentré sur son objectif et oublier un contexte trop favorable.

Qualifié pour les demi-finales du Top 14 et la finale du Challenge Européen, le RCT est sur un nuage. En effet, les autres Rouge et Noir jouent aussi sur deux tableaux et rien ne semble venir obscurcir leur horizon. Mais attention au trou d’air. Forts de neuf victoires d’affilée en Top 14 (onze avec le Challenge), les Toulonnais ont oublié le goût de la défaite et tout un peuple derrière eux se met à rêver d’un avenir qui réveillerait un passé glorieux. Car derrière les hommes de Philippe Saint-André, toute la Rade pousse à l’exploit. Les 10 000 places pour Saint-Etienne ne sont ainsi restées en boutique que quelques heures, et ils étaient des centaines, brin de muguet en main, à les accueillir après leur victoire sur le Connacht. Comment ne pas perdre la tête dans de telles conditions ?

Attention à la solution individuelle

Tout d’abord, en se rappelant la mésaventure des Castrais face à Toulouse en barrage. Les joueurs du CO avaient bel et bien gambergé et peut-être trop joué le match dans leur tête avant d’arriver sur le terrain. Au final, ils ont cherché des solutions individuelles alors qu’elles étaient collectives. Un écueil que tient particulièrement à éviter Philippe Saint-André. « Au niveau du coeur, de l’envie et de l’engagement physique, on sera là, mais le gros point d’interrogation réside dans le fait que beaucoup de mecs n’ont jamais joué de demi-finales. Il ne va pas falloir passer à travers individuellement et se montrer fébriles » prévient le manager toulonnais. Mais le fait de jouer le Challenge Européen fait que Toulon est toujours dans le rythme de la compétition et peut s’éviter les pensées trop encombrantes.

Garder en tête la dernière défaite… à Clermont.

L’expérience des phases finales, voilà ce qui pourrait bien crever le petit nuage toulonnais. Si le groupe s’est soudé tout au long de la saison, les hommes n’ont encore jamais vécu cette expérience alors que les Clermontois vont disputer leur quatrième demie de rang, un exploit en soi. Cherchant à tout prix à éviter l’excès de confiance, Saint-André n’aura pas manqué de rappeler à ses joueurs que la dernière défaite était une grosse rouste (39-3)… à Clermont. De plus, si le RCT ne s’est jamais incliné à domicile cette saison, le chaudron de Geoffroy-Guichard reste une aire de jeu où les Clermontois ont déjà des repères. Pour tout dire, ils ne seront pas loin d’une courte délocalisation. La prudence reste donc de mise.

L’expérience individuelle faute d’un passé collectif

Saint-André et le RCT pourront cependant compter sur leurs leaders. Tous ont une expérience internationale. Et s’ils ne connaissent pas encore les dernières journées du championnat hexagonal, ils savent gagner un match important. Reste que ce parfum particulier du mois de mai peut faire tourner la tête au moment où on s’y attend le moins. Parlez en à Pierre Mignoni (version Clermont). Et Saint-andré ne cache pas que certains de ses joueurs commencent à être nerveux cette semaine. Peut-être un mal pour un bien.