En s’imposant face à Perpignan (43-12), qui plus est avec la manière, Toulon dispose de toutes les cartes pour décrocher un billet pour les phases finales. Cela passera par un match couperet à Montpellier. Le RCT pourra compter sur son centre Gabiriele Lovobalavu, en très grande forme actuellement.

L’an prochain, avec les départs annoncés de Mafileo Kefu, Saimone Taumoepeau et Fotu Auelua, il sera le dernier rescapé des «années Tana». Le dernier joueur de la remontée en Top 14 et du titre en Pro D2. Gabiriele, dit « Gaby », Lovobalavu a débarqué à Toulon sur la pointe des pieds, joker médical de Kiri Mariner, remarqué par Tana Umaga lors du Mondial des moins de 20 ans l’été auparavant. Un contrat à 2 000 euros par mois, pour un intérim d’à peine six mois. Quatre ans plus tard, il est toujours là et bien là et ses interventions chaloupées font mal en ce début de printemps. Il est devenu la principale force de frappe tactique de la ligne de trois-quarts varoise. Le seul presque capable de casser les défenses par ses crochets dévastateurs. En ce moment, rien ne lui résiste.

Un ovni

Face à l’Usap, c’est une nouvelle fois par lui que la situation s’est débloquée. Il a marqué l’essai du break définitif et offert le quatrième à Fotu Auelua. Cette année, il enchaîne les très bons matchs, comme les partenaires (Messina, Henson, Auelua ces trois dernières semaines). A chaque fois il signe des prestations royales.

Pendant trois saisons, il a vécu dans l’ombre de Kefu et surtout de Sonny Bill Williams. Pas assez rapide pour l’aile, pas assez gaillard pour s’imposer comme premier choix. Jamais annoncé comme titulaire en début d’année. Surtout, il n’est pas le genre à revendiquer quoique ce soit. C’est plutôt l’inverse. La discrétion comme style de vie. Il n’attire ni les médias, ni les ennuis. Pas de propos fracassants, ni de frasques nocturnes. Lovobalavu est un ovni dans ce RCT attiré par la lumière et la reconnaissance. Considéré comme un « utility player », comme le dénomme les Anglo-Saxons, il voit les stars défiler à ses côtés, les entraîneurs se succéder. Il ne se perd pas dans les méandres d’une vie nocturne. Instituteur de formation, ce joueur se plait à Toulon et cela profite au RCT.

Il prend plus la parole

« Gaby a pris conscience en ses moyens. Il est en confiance et du coup prend énormément d’initiative. Sans démagogie, il a le potentiel pour être l’un des tous meilleurs centres du monde s’il parvient à être un peu plus animateur ou distributeur », dit de lui le demi de mêlée Pierre Mignoni. S’il ne dit rien à la presse, alors qu’il maîtrise notre langue, cette année à Toulon il n’hésite pas à prendre la parole au sein du groupe. Le sourire constamment scotché aux lèvres, Lovobalavu a été adopté par les supporters et à l’applaudimètre n’a rien à envier aux Wilkinson et consorts.

Personnellement, je clique sur « J’aime »… vous savez surement déjà pourquoi 😉 … qui m’aime me suive !