Mathieu Bastareaud, le centre toulonnais, est redevenu un candidat sérieux à l’équipe de France après plusieurs mois difficiles. Au prix d’un gros travail. Il s’est confié à L’Equipe.

Mathieu Bastareaud, dans L’Equipe, n’a pas nié qu’il revenait de loin. Le joueur de Toulon sait qu’à Paris il a traversé une sérieuse crise : «Ma dernière année au Stade Français, j’étais un fantôme. J’avais perdu la passion des débuts. Je ne m’amusais pas. J’arrivais à l’entraînement en traînant des pieds. C’était une période où j’ai même songé arrêter. Je n’arrivais pas à m’en sortir. J’avais des relations compliquées avec l’entraîneur de l’époque (ndlr :Michael Cheika)».

Tout cela est derrière lui, grâce à Toulon : «Ici, il y a le cadre de vie, les joueurs, les résultats, tout va bien. Et, à Paris, j’étais beaucoup plus exposé. À Toulon, je me fonds dans la masse, je suis un parmi les autres. Ça me permet de beaucoup plus souffler.» Bastareaud a compris que sans travailler dur il n’atteindrait pas ses buts. Alors il a fait des sacrifices : «Ca ne me dérange plus de me lever à 6 heures pour être au stade à 7 heures. Je suis plus exigeant avec moi. Ici, tu n’as pas le droit d’être moyen. Tu as des mecs qui ont autant envie que toi et s’ils te passent devant, ce n’est pas sûr que tu rejoues (rire). Côtoyer des joueurs comme Fred (Michalak), Jonny (Wilkinson), tu as envie de te hisser à leur niveau et de ne pas faire tache à côté.»

Pense-t-il à un retour en Bleu ? «C’est toujours un objectif. Mais on ne peut pas s’arrêter à mon match de samedi ; c’est tous les week-ends qu’il faut faire ça. Là, je me sens bien, je bosse bien. Maintenant, j’ai grandi, je me connais mieux. Je sais ce qu’il faut faire pour aller en équipe de France. Je pense avoir fait les efforts sur les déplacements, pour me rendre plus disponible pour l’équipe.» Philippe Saint-André, qui l’a fait venir à Toulon est désormais à la tête du XV de France, cela pourrait-il jouer ? «Il ne me doit rien.» Bastareaud a bien compris que tout son futur repose uniquement sur lui.

Source: lequipe.fr