
Les coulisses de la sélection de Julien Capdeillayre avec les Barbarians
Les coulisses de la sélection de Julien Capdeillayre avec les Barbarians
Le mardi 18 novembre 2014 à 10:01 par David Demri
6 Commentaires
Publicité
À 33 ans, Julien Capdeillayre a depuis longtemps passé l’âge de croire au Père Noël. Et pourtant, la semaine qu’a vécue le capitaine de
l’Union sportive seynoise, bastion de la Fédérale 1, relève tout droit des histoires qu’il raconte le soir à sa petite Lina, âgée de 6 ans, avant de s’endormir. Samedi soir, dans le temple de Mayol, il est devenu le premier joueur amateur depuis la conversion en 1996 de la France au professionnalisme, à officiellement intégrer la confrérie des Barbarians. « Inoubliable ! Fantastique ! J’ai vraiment des étoiles plein les yeux », savoure le troisième ligne centre de l’USS qui porte les stigmates des rudes combats de Fédérale sur ses oreilles en forme de choufleur. Comment, alors qu’il se trouve dans la dernière ligne droite de sa carrière, aurait-il pu un instant imaginer se retrouver invité au grand bal des Baa-Baas à Toulon ? « De par mon niveau mais également mon âge, c’était inimaginable pour moi d’être un jour sélectionné chez les Barbarians », avoue celui qui a partagé sa chambre avec Jean- Charles Orioli.
Inconcevable dans son esprit cartésien mais pas dans celui d’Henry Mondino. Le président du comité Côte d’Azur avait en effet fait de la présence de Capdeillayre dans l’équipe des Baa-Baas une condition sine qua none pour accueillir à Toulon Jean-Pierre Rives et sa bande de joyeuses drilles. « J’avais dit à Jean-Pierre que je ne prenais le match que si, et seulement si, je pouvais mettre un joueur amateur dans cette équipe, avoue le sémillant patron du rugby azuréen. Dans mon esprit, Julien s’imposait comme une évidence car, en plus d’être le capitaine de son club, il est aussi celui de l’équipe de Côte d’Azur mais également de la sélection de France amateur. Julien incarne le guerrier dans ce qu’il a de plus noble. C’est un joueur intelligent et très propre sur un terrain. Je ne l’ai jamais vu mettre un coupe de pied sur un joueur au sol. Je sais qu’il ne le fera jamais. À travers lui, je voulais donner une image positive à tous ces jeunes de 17-20 ans qui ne peuvent plus prétendre jouer pour le RCT. Désormais, Julien incarnera un nouvel espoir pour tous les gamins. »
TRÉSOR DE GUERRE
À commencer par ceux qu’il côtoie quotidiennement dans les quartiers difficiles de La Seynesur- Mer. Éducateur sportif dans le civil, Capdeillayre initie des centaines de gosses à l’éducation et à la citoyenneté à travers la pratique du rugby. Un choix de vie avant tout. Le monde du rugby pro, il a eu l’occasion de le côtoyer de près. Le temps d’une parenthèse de deux ans. Capdeillayre avait choisi d’abandonner son club de La Seyne-sur-Mer pour tenter l’aventure en Top 14 puis en Pro D2 au RCT. À l’époque, Capdeillayre jouait encore troisquarts centre. « C’était encore la mode des centres physiques, sourit-il. Sous les conseils d’Éric Dasalmartini qui donnait un coup de main devant à Thierry Louvet, j’étais monté en troisième ligne. C’est d’ailleurs à ce poste que j’avais terminé la première saison où nous n’avions pas gagné énormément de matchs (seulement trois en Top 14, N.D.L.R). »
À la fin de cette annus horribilis, Mourad Boudjellal a finalement repris les rênes d’un RCT à la dérive. Simple coïncidence. Ses vingt minutes d’intense bonheur passées à ferrailler sous la tunique des Baa-Baas correspondent au nombre exact de rencontres de Capdeillayre chez les pros. Il ne s’est pas posé un milliard de questions avant de pénétrer sur le terrain. En amateur éclairé, il est resté fidèle aux grands principes de son poste. Plaquer à tour de bras et offrir des sorties de mêlée propres à son demi de mêlée. « Je n’ai ressenti aucune différence au niveau des contacts car j’étais bien préparé, affirme-t-il. Après, cela reste du rugby. Même si, dans l’ensemble, les Namibiens étaient plus gaillards que moi, ça s’est plutôt bien passé. » Preuve en est, il a été assailli au coup de sifflet final par une nuée de photographes et de caméras de télévision.
Alors que nombre de ses partenaires ont échangé leurs maillots à la fin du match avec leurs adversaires, Capdeillayre n’a pas voulu se séparer de son trésor de guerre. « D’habitude, j’offre mes maillots facilement. Mais celui-ci, je vais le faire encadrer. Si ça ne tenait qu’à moi, je ne le laverai pas. Mais je ne pense pas que ma femme soit totalement d’accord. » Pour Julien Capdeillayre, le Père Noël est passé 14 novembre.
Source: Midi Olympique – Photo: Guillaume Luque
Publicité
6 Commentaires
Tiens, ma photo ……………
Elle est nickel ta photo :yes:
Content pour lui :yes: il attendu un moment sous la pluie avant de rentrer dans les dernières. minutes je pense qu’il s’en foutait trop heureux :rotfl:
Il serait tombé de la grêle , je pense qu’il ne l’aurait même pas sentie 🙂
Après l’article sur KEKE et ses parents sourds-muets, DavD remet la deuxième couche histoire de me mettre encore la larme à l’œil :-((
Que du bonheur de lire tout ça un grand merci.