On imagine que les dernières semaines des avants de Leicester ont dû être studieuses. Car au vu de l’attention toute particulière que les Anglais ont vouée à Steffon Armitage, on se dit que le flanker toulonnais a été dans toutes les têtes et a dû s’afficher sur tous les écrans de la salle vidéo des Tigres. Il faut dire que ceux étaient prévenus sur le rendement habituel de l’Anglais dans le registre du jeu au sol : régulièrement qualifié de poison par ses adversaires, ses derniers faits d’armes remontaient au 25 octobre, à Belfast. Ce jour-là, Steffon Armitage avait littéralement écoeuré les Irlandais de l’Ulster en régnant sans partage sur les zones de ruck. À tel point qu’à la fin de la partie, l’amertume dans les propos du talonneur du XV du Trèfle Rory Best sonnait comme le plus beau des compliments à l’endroit du flanker varois : « Ils nous ont détruits dans les regroupements. Chris Masoe et Steffon Armitage étaient tout le temps sur le ballon. Nous n’avons eu aucun ballon rapide. » Un chiffre, toutefois, était venu ternir cette prestation : cinq. Comme le nombre de pénalités dont avait écopé Steffon Armitage. Un chiffre lourd, représentant à lui seul plus du tiers du total des pénalités concédées par le RCT (14).

LE VICE DE LEICESTER

Mais le RCT, largement supérieur à l’Ulster, avait tout de même dominé de la tête et des épaules son adversaire. Ce ne fut pas le cas dimanche soir. Et pour vaincre le double champion d’Europe en titre, les Tigres de Leicester ont clairement monté un plan contre Steffon Armitage qui, une fois encore, a été beaucoup pénalisé. L’on vit ainsi à plusieurs reprises les joueurs de Leicester obliquer leurs courses vers lui pour le contraindre à être le premier plaqueur. Et comme le flanker varois a toujours de l’appétit en ce qui concerne le grattage il a, a chaque fois, tenté de se remettre sur ses appuis pour disputer le ballon. Sauf que les Anglais étaient extrêmement bien organisés offensivement, et qu’Armitage ne put regagner ces deux secondes de retard que lui demandait l’action de se relever…

Enfin, il faut aussi convenir du fait que les Anglais ont été particulièrement habiles pour pousser les Varois à la faute : on se souvient ainsi du troisième ligne Gibson qui, après un plaquage en règle de Mamuka Gorgodze, posa son genou sur le Géorgien pour l’empêcher de sortir de la zone de ruck, ce qui provoqua l’ire du Toulonnais… En Coupe d’Europe, la fin justifie décidément les moyens.

Source: Midi Olympique