Le puissant pilier des Natal Sharks, Tendai Mtawarira s’est confié aux journalistes du Midi Olympique quelques heures seulement avant le match contre le Rugby Club Toulonnais, jeudi soir à Mayol, à l’occasion du Rugby Masters.

Ainsi, il affirme notamment souhaiter venir jouer en France dans environ trois ans, lorsqu’il sera âgé de 33 ans. Extrait:

Vous allez affronter Carl Hayman, mais cette fois dans l’hémisphère Nord. Combien de fois l’avez-vous affronté en 64 sélections ?

Vous allez rire, je ne l’ai affronté qu’une seule fois, et il n’était même pas avec les Blacks. C’était l’année dernière, il jouait avec une sélection mondiale. Ce fut mon premier contact… J’avais tellement hâte de le rencontrer. Il était mon modèle quand j’étais môme. J’ai toujours voulu lui ressembler. Heureusement qu’il y eut ce match de gala, sinon je ne l’aurais jamais croisé. Sa dernière sélection remonte à 2007 (le 6 octobre, en quart de finale de Mondial contre la France N.D.L.R.) et je n’ai connu ma première cape qu’en 2008 (le 14 juin, contre le pays de Galles à Pretoria).

Affronter un pilier avec 45 sélections constitue une assez bonne préparation en vue d’une saison de Super Rugby, non ?

C’est évident. Ce match est particulier. C’est plus qu’un match de préparation. Il y a mon duel bien sûr, mais je ne dois pas me focaliser dessus. Nous devons nous concentrer de façon collective, et mettre en place tout ce que nous avons travaillé à l’entraînement depuis deux mois. Toulon dispose d’un pack monstrueux… Nous devons commencer à construire notre saison à partir de ce match.

Il semblerait que vous ayez pris ce match très au sérieux…

Bien sûr. Il est agréable de voyager et de voir le monde, mais nous avons un job à accomplir ici. Nous devons lancer notre saison. La semaine prochaine, nous affronterons les Cheetahs. Nous n’avons pas de temps à perdre.

Avez-vous échangé par texto avec vos coéquipiers de sélections ?

Bien sûr… on s’est pas mal chambré d’ailleurs. Juan Smith m’a dit : « Ne t’avise pas de prendre mon intervalle ou je ne vais pas te louper ! » Craig Burden m’a aussi menacé de me planter ses doigts dans les yeux… Ce sont de très bons potes. Ça rend la rencontre encore plus excitante. J’ai vraiment hâte.

Votre surnom « The Beast » (La Bête, en anglais) tranche singulièrement avec votre caractère drôle et décontracté. D’où vient-il ?

On m’appelle « Beast » depuis que j’ai 9 ans en fait ! Pour deux raisons : d’abord parce que j’étais généralement plus grand et plus fort que les autres garçons, mais surtout parce que j’étais insupportable : j’attirais les problèmes et je passais mon temps à me battre. Heureusement, les choses ont changé mais le surnom est resté. Pour tout vous dire, il apparaît même sur ma carte d’identité ! Il me va très bien, il fait partie de moi maintenant. J’aimerais même que l’on m’appelle comme ça jusqu’à la fin de mes jours.

Beaucoup de piliers sud-africains évoluent en Top 14. Seriezvous prêt à les imiter ?

Bien sûr, pourquoi pas ! Le Top 14 est un championnat attractif, avec un bon niveau. Et puis vous évoluez dans des conditions que nous ne connaissons pas avec la pluie et la boue… En tant qu’avant, jouer dans pareilles conditions vous fait grandir. Moi aussi j’aimerais grandir encore, et affronter les excellents droitiers qui peuplent votre championnat. Je pense que je viendrai en France un jour. J’aime votre culture, et la vie ici. Je viendrai dans trois ou quatre ans, quand j’aurai 33 ans. J’adorerais relever ce défi.