Le président de l’ordre des pharmaciens PACA – Corse, Stéphane Pichon a évoqué, dans les colonnes de Var-matin, l’affaire qui touche actuellement le Rugby Club Toulonnais autour d’un pharmacien frauduleux qui aurait réalisé de fausses ordonnances pour escroquer la sécurité sociale.

Il explique que les pharmaciens ont pour ordre de ne pas favoriser le dopage. Il doit même être en vigilance par rapport aux produits dopants. Extrait:

« Je ne dispose que des informations évoquées dans les médias. Je ne sais pas si ce n’est pas une montagne qui va accoucher d’une souris. Dans le code de la déontologie des pharmaciens, l’article 2 est un accord entre le conseil de l’ordre et le ministère de la Jeunesse et des Sports qui dit que le pharmacien a une vigilance accrue sur le dopage. En tant que pharmacien, je ne peux pas me permettre de faciliter le dopage. Si demain, il y a une faute avérée du pharmacien, il passera en chambre de discipline et sera éventuellement sanctionné. Attendons que les choses soient établies. »

Selon lui, les fraudes à la sécurité sociale peuvent arriver. Le RCT n’aura alors rien à voir dans cette affaire. Extrait:

« S’il y a une fraude à la sécu, les institutions sont faites pour gérer ce genre de situation. Ce n’est pas une situation exceptionnelle. C’est quelque chose qui peut arriver, mais qui n’a plus rien à voir avec le RCT. Mais est-ce que ça doit émouvoir toute la France ? »

Concernant les cartes vitales des joueurs qui auraient été retrouvées chez ce pharmacien, Stéphane Pichon explique que c’est une pratique qui n’est pas interdite. En revanche, si des fraudes sont constatées, la chambre de discipline peut exclure de manière définitive un pharmacien, l’empêchant ainsi d’exercer. Extrait:

« Ce n’est pas interdit, si le patient est d’accord pour que son pharmacien garde sa carte vitale. C’est une transaction entre le pharmacien et le patient. Ça peut se faire de façon très honnête comme de façon très malhonnête. Mais ce n’est pas le fait de garder la carte vitale qui pose problème, c’est l’utilisation qui peut être faite de la carte. On est dans un système extrêmement régularisé et contrôlé. A chaque délivrance correspond une prescription, sauf s’il y a une volonté délibérée d’escroquer de la part du pharmacien. C’est arrivé et nous avons quelques exemples dans lesquels les chambres de discipline ont sanctionné très durement les personnes qui avaient fait ce genre d’exaction. Si faute il y a, nous serons intransigeants comme d’habitude. Nous sommes dans une région où la chambre de discipline a déjà prononcé des interdictions d’exercer définitives. On est très vigilants et extrêmement scrupuleux sur les dérives éventuelles des pharmaciens. »