Les Toulonnais sont loin d’avoir réalisé le match parfait mais ils ont envoyé un message assez clair aux autres prétendants au Bouclier de Brennus. Six jours leur auront suffi pour se remobiliser sur cet unique objectif. Il faudra compter avec eux. « En voyant les regards, les attitudes cette semaine, je n’avais pas de doute sur notre implication », a assuré Bernard Laporte, le manager du RCT.

« On a vu un Toulon qui a montré les capacités d’un champion même après une semaine qui a dû être difficile », a confirmé Simon Mannix, son homologue de la Section Paloise, conscient du fossé qui existait hier entre son équipe et l’armada varoise. « On a vu pourquoi ils ont été trois fois champions d’Europe. Il faut les féliciter pour leur réaction. »

Cette victoire permet à Toulon de se replacer à la deuxième place du Top 14 en attendant les déplacements de Montpellier au Stade de Français et du Racing 92 à Toulouse cet après-midi. « Je suis très satisfait », s’est félicité Bernard Laporte. « C’était un point de passage obligé pour être dans les quatre premiers et peut-être dans les deux. » Les Varois qui recevront trois fois lors des cinq dernières journées disposent d’un calendrier plutôt favorable. Ils peuvent viser la qualification directe pour les demi-finales. Et s’épargner un barrage sera loin d’être anodin au bout de cette saison harassante.

La colère de Bernie

Hier face à une équipe de Pau très accrocheuse, les Toulonnais auront dû attendre 54 minutes pour prendre l’avantage au score. Mais, le sort du match aurait pu être scellé bien plus tôt. Après un quart d’heure de jeu, Guilhem Guirado et ses équipiers avaient déjà visité quatre fois l’en-but béarnais et s’étaient vu refuser deux essais. « On était pris de partout », a reconnu Mannix.

Mais durant ce premier acte, ce Toulon dominateur a parfois manqué de précision ou de patience. Comme face à Clermont ou au Racing 92, il a aussi pêché par son indiscipline et permis à Colin Slade et Damien Traille d’entretenir les espoirs de la Section (9-6) à la pause. Alors dans le vestiaire des visiteurs, Bernard Laporte a ôté le costume de candidat à la présidence de la Fédération qu’il portait cette semaine, pour redevenir « Bernie le dingue. »

« Il a piqué une grosse colère », témoignera le jeune centre Théo Belan. « 9-6 à la mi-temps, ce n’était pas logique », justifie Laporte. « On a fait des fautes stupides. On a donné des points. Or, la première des règles, ce de ne donner aucun point facilement. »

Et lors de la deuxième mi-temps, le RCT n’en a offert aucun. Et tandis que les Palois s’enhardissaient, commençaient à proposer de bonnes séquences offensives, les Varois ont su retrouver ce qui constitue leur point fort : leur faculté à frapper en contre. Ils ont marqué une première fois par Delon Armitage, avant de faire le break après une belle attaque de leurs trois-quarts où James O’Connor est venu apporter le surnombre pour décaler son arrière, auteur donc d’un doublé.

À cet instant, la victoire était acquise. Mais dans la course des prétendants aux demi-finales, le point de bonus offensif acquis après la sirène sur un essai de pénalité, est loin d’être anecdotique.

Source: sudouest.fr