Mamuka Gorgodze: « En 2019, je rentrerai chez moi »

Mamuka Gorgodze: « En 2019, je rentrerai chez moi »

Le vendredi 11 novembre 2016 à 14:27 par David Demri

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gorgodzeA l’aube du premier test-match du mois de novembre de la Géorgie contre le Japon, le troisième ligne Toulonnais, Mamuka Gorgodze s’est confié dans les colonnes de L’équipe.

Ainsi, le puissant joueur du RCT l’a annoncé: il quittera la France en 2019 pour rentrer chez lui, en Géorgie. Extrait:

« En 2019, je rentrerai chez moi, où mon père, décédé il y a trois ans, est enterré. C’est important pour moi, je n’oublie pas, il ne faut pas oublier. »

Par ailleurs, Mamuka Gorgodze estime que la Géorgie doit être prise au sérieux en jouant des matchs contre des équipes à leur niveau comme les Samoa, le Japon ou encore les Fidji, et non contre la Roumanie, la Belgique ou la Russie. Extrait:

« Je respecte tous les pays qu’on affronte, mais les joueurs de plus de trente ans, ceux qui ont disputé la Coupe du monde, ne doivent plus participer à ce Tournoi B avec la Roumanie, la Belgique, la Russie… Milton Haig (le sélectionneur) ne me prend plus, ainsi que d’autres, pour ces rencontres. Je me souviens d’un match gagné en Belgique. Un petit stade… et une grande bagarre. Les Belges nous ont déclaré la guerre tout de suite… Ces matches ne nous font plus progresser. Pour cette tournée, on joue contre le Japon et les Samoa à la maison, puis en Écosse. À notre niveau, les Samoa sont une grosse équipe. Ce sont des matches comme ça qu’il nous faut pour progresser. En juin, on avait joué aux Fidji, Samoa et Tonga : un nul, deux victoires. Il manquait du monde chez nos adversaires, c’est vrai, mais chez nous aussi. »

Questionné au sujet des brûlantes confrontations face à la Russie, Mamuka Gorgodze en a gardé de bons souvenirs. Extrait:

« Chez nous, les gens préféreront toujours qu’on batte les Russes plutôt que la Nouvelle-Zélande (il rit). Mais la Russie, sportivement, c’est fini. On est passés à un autre palier. J’ai joué à plusieurs reprises contre les Russes, notamment à Krasnodar. Une fois, il faisait moins 6 degrés. On est sortis des vestiaires en short alors que les joueurs russes avaient des protections contre le froid. On a gagné à ce moment-là, ils ont compris qu’ils n’étaient pas invités… Nos rencontres ont longtemps été politiques, en particulier au moment de la guerre, en 2008, lorsqu’ils nous ont envahis. Maintenant, c’est fini. Bon, les 60 000 supporters du stade du Dynamo, à Tbilissi, ont toujours insulté les Russes. Sur le terrain, on se chambre un peu, mais il faut arrêter avec ça. Quand tu représentes ton pays, tu dois être un gentleman. Tu peux faire mal autrement. »

Dans les vestiaires, le troisième ligne Géorgien ne fait pas de grand discours. Il n’est pas non plus du genre à se taper la tête contre les murs. Extrait:

« En France, je connais cette tradition de la remise des maillots avec beaucoup d’émotion. En Géorgie, on n’a jamais fait de truc comme ça. Tu prends ton maillot et tu vas jouer. Bien sûr, il y a des discours. Le capitaine parle un peu, ça se passe naturellement, comme dans une famille, personne ne dit : « Je suis plus âgé, tu te tais. » Personnellement, je n’aime pas trop parler avant les matches. Ce n’est pas parce que je joue dans un grand club que je dois commander en sélection. Je préfère montrer par l’action. Mais je suis obligé de parler un peu, c’est vrai. Je n’emploie pas de termes guerriers, je prononce deux-trois petits mots, qui donnent le frisson. Mais je n’aime pas quand on fait les fous avant un match, qu’on crie, qu’on pleure. Je ne supporte pas ! Ça ne sert à rien de se taper tête contre tête. »

Mamuka Gorgodze disputera-t-il la Coupe du monde au Japon en 2019 ? Il ne le sait pas encore. Extrait:

« À titre personnel, je ne sais pas si j’irai au Japon. Serai-je en forme ? Si l’entraîneur décide de me prendre, la première condition est que je sois à mon meilleur niveau. Sinon, je n’irai pas. Mais, attention, je ne décide rien. »

Pour conclure, Mamuka Gorgodze annonce que la Géorgie a récemment été coachée par le Néo-Zélandais Tana Umaga. Un grand moment pour lui. Extrait:

« On a un bon coach néo-zélandais, Milton Haig. C’est un entraîneur de haut niveau, peut-être dans le top 10 des sélectionneurs. En début de saison, il a fait venir Tana Umaga pendant deux semaines, comme consultant. Une légende ! Poli, gentil, bon mec, et je ne parle pas du joueur… Sur le terrain, il s’est occupé des rucks notamment. C’est lui qui piquait tous les ballons ! Franchement, quand on a un consultant comme Umaga, un entraîneur comme Haig, je me dis qu’on avance. On progresse petit à petit. Il ne faut surtout pas arrêter cette dynamique. »

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2 Commentaires

  1. reivax 11 novembre 2016 at 14h- Répondre

    Reviens à Toulon Tana !

  2. ipac83 11 novembre 2016 at 18h- Répondre

    Tres belles paroles de Mamuka, un grand Joueur, leader aussi.