Comme attendu, Bernard Laporte a officiellement enterré le projet de construction du Grand Stade, ce mercredi matin lors de son premier comité de direction en tant que président de la FFR.

Le Grand Stade, c’est de l’histoire ancienne. Comme il l’avait annoncé, Bernard Laporte a officiellement sonné ce mercredi matin l’arrêt du projet de construction de l’immense enceinte ultra-moderne de 82 000 personnes prévue à Ris-Orangis (Essonne) et dont Pierre Camou rêvait pour accueillir les matchs du XV de France. Mais avec l’arrivée aux commandes de Laporte, les choses ont changé et le Grand Stade faisait partie des projets dont ne voulait pas entendre parler le nouvel homme fort du rugby français. Ce mercredi à Marcoussis, lors de son premier comité de direction, le président de la Fédération française de rugby depuis onze jours a donc mis en application son souhait d’abandonner le projet de construction du Grand Stade au plus vite en enterrant définitivement cette perspective de voir sortir de terre l’équivalent pour le XV de France du Stade de France pour l’équipe de France de football. « Le comité directeur a validé l’arrêt définitif du projet du Grand Stade », a fait savoir sans surprise Laporte devant la presse.

LAPORTE : « CE N’EST PAS VIABLE »

« Dans nos têtes, non, il n’existe plus, avait déjà prévenu l’ancien manager de Toulon, annonçant tout de suite la couleur après son élection et qui a présenté ses conclusions à ce sujet à ses collaborateurs. Au départ, c’est une bonne idée d’avoir son stade, personne n’a dit le contraire. Mais quand vous vous organisez pour apporter 200 millions d’euros et que vous n’apportez que 320 000 euros, vous comprenez qu’il y a quelque chose qui ne va pas, qui n’est plus crédible. Ils auraient dû dire stop, on ne peut pas. On n’a pas les moyens. L’idée était bonne mais on n’a pas les moyens. Ça fait sept-huit ans que ce dossier est sur la table, ça n’avance pas. Maintenant, on nous dit qu’un autre partenaire va rentrer, que ce ne serait plus un dossier de la fédé. Peu importe, pour nous, ce n’est pas viable. »

Il y a quelques jours, Serge Simon, le vice-président de la FFR sous Laporte, avait déjà relayé ce qui figurait à l’ordre du jour de ce comité de direction. « Nous avons décidé d’arrêter le projet, qui se présente comme un fiasco (…) La Fédération n’a pas les fonds propres pour le mener à bien. »

LA FFR DEVRA TOUT DE MÊME PAYER L’ADDITION

L’abandon du projet Grand Stade coûtera néanmoins de l’argent à la FFR, mais bien moins évidemment que les 700 M€ qu’il aurait fallu débourser au total pour que ce stade de 80 000 personnes voie le jour. Seize millions d’euros ont en effet été déjà dépensés par le tandem Camou-Blanco pour ce projet privé qu’avait imaginé le premier. Pour rompre les contrats en cours, l’addition devrait être légèrement supérieure à ces 16 M€ déjà investis, indique Le Parisien. Mais, encore une fois, les frais engagés seront infimes à côté de ce qu’ils auraient dû être. En prenant la décision onze jours après sa prise de pouvoir d’abandonner le Grand Stade, Bernard Laporte a donc minimisé les dégâts financiers. Et c’est précisément ce qu’il voulait, considérant ce projet de stade privé comme un gouffre financier pour la Fédé. Il n’avait probablement pas tort.

Source: rugby365.fr