Fabien Galthié analyse la large victoire du XV de France contre l’Italie

Fabien Galthié analyse la large victoire du XV de France contre l’Italie

Le dimanche 12 mars 2017 à 16:39 par David Demri

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Dans les colonnes du quotidien L’équipe, le technicien Français Fabien Galthié a analysé la victoire du XV de France contre l’Italie, samedi après-midi, à l’occasion de la quatrième journée du Tournoi des Six-Nations.

Voici son analyse:

Bien sûr, on peut regretter le manque d’efficacité des Bleus et leurs déchets récurrents dans la finition, mais je préfère retenir deux essais qui m’ont procuré beaucoup de plaisir: le premier, de Fickou, et le dernier, de Dulin qui permet de prendre le bonus offensif. Sur ces deux actions, il y a eu de la fluidité, de la vitesse et de la justesse technique, des choses que l’on n’avait pas vues depuis un moment et qui ont longtemps fait la force et l’identité du rugby français. Ces essais viennent gratifier le potentiel de cette équipe, soulignent le travail en commun.

Revenons sur celui de Fickou. Il part d’une inspiration de Brice Dulin, à quatre-vingts mètres de la ligne. Dulin, c’est un arrière à la française, créatif, qui me rappelle Jean-Luc Sadourny : il aime relancer, lire la défense, casser les lignes. On a besoin de ce genre de profil. Sur l’action, son choix est opportun et la réalisation est parfaite puisqu’il lâche le ballon dans le bon temps à Lamerat. Ensuite, chacun des porteurs de balle va effectuer le geste juste, éviter l’action parasite ou la passe trop risquée. Personne ne commet de péché de gourmandise, ne joue « pour sa gueule». Les joueurs sont altruistes. Cet essai, je l’aime beaucoup car c’est une relance à la française sur laquelle tout le monde se met en mouvement au service du relanceur. Le déplacement et le replacement, qui nous font parfois défaut, sont ici excellents. Tenez, il faut souligner le rôle essentiel de Guirado sur cette action, comme celui de Gourdon sur l’essai de Dulin : deux avants qui se mettent au service du collectif, permettent la continuité du jeu.

Le capitaine des Bleus, au milieu d’un trafic de joueurs important, ne tente pas la passe impossible. Il va au sol, libère proprement, et le jeu rebondit. De la même manière, j’apprécie l’attitude de Lamerat qui propose une croisée immédiate à Vakatawa pour qu’il reste sur le terrain. C’est une réponse à des problèmes rencontrés précédemment et que nous avions mis en évidence avant le match dans notre palette.

Cette équipe prouve qu’elle est donc capable de trouver des solutions. Bien sûr, tout cela est à nuancer en raison de la qualité défensive de l’adversaire, mais c’est aussi une philosophie de ne pas aller inutilement à ta collision, de chercher d’abord l’évitement. Je sors de ce match en m’étant amusé. Oui, j’ai passé un bon moment. Ça n’avait pas été le cas face à l’Ecosse et l’Irlande.

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