En fin de contrat avec la Section Paloise au mois de juin prochain, l’ouvreur Néo-Zélandais Colin Slade a décidé de ne pas poursuivre sa carrière à Pau, ni même en Top 14.

Ce-dernier a profité du confinement pour rentrer chez lui, en Nouvelle-Zélande, et se confiner auprès des siens.

Interrogé par la presse étrangère sur son aventure en Top 14, Colin Slade avoue avoir été choqué par la fréquence incroyable des matches au sein du championnat Français. Extrait:

« C’est un véritable défi là-bas ! Il y a eu des moments où vous ne vous demandiez pas tant pourquoi vous avez quitté la maison, mais si vous saviez vraiment à quoi vous vous inscriviez. Parfois, je jouais 13 semaines d’affilée, chose que l’on ne fait jamais en Nouvelle-Zélande. Vous pouvez jouer jusqu’à 32 matchs par an et c’est juste mental. Cela n’inclut même pas les phases finales et les matches européens. »

Il concède avoir quitté le Top 14 en raison de ce calendrier incroyablement chargé. Extrait:

« C’est probablement la raison pour laquelle je suis parti, pour être honnête. C’était juste cette journée sans fin qui consistait essentiellement à faire 48 semaines d’affilée en équipe dans le même bâtiment, le même gymnase ou autre. Ensuite, vous obtenez vos quatre semaines de congé et vous recommencez. J’ai fait cela pendant quatre ans et demi et c’est difficile. Vous jouez pendant Noël et le Nouvel An, quand, traditionnellement pour les Kiwis, vous êtes à la plage et vous avez du temps libre. J’ai joué le 23, j’ai joué le 27… »

Colin Slade compare ensuite le jeu pratiqué en Top 14 à celui du Super Rugby. Il explique avoir été impressionné par la forte motivation de certaines équipes prêtes à tout pour gagner. Extrait:

« Le Super Rugby est probablement plus rapide alors que, dans l’hémisphère nord, avec ses longues saisons, il peut être un peu plus difficile et, en général, je dirais qu’il y a aussi des gars plus gros. Je pense que le mot « émotionnel » est probablement la meilleure façon de décrire le rugby français. S’ils sont vraiment motivés, ils sont vraiment dur à arrêter. Même s’ils ne sont pas les joueurs les plus habiles ou les plus sportifs, les plus rapides, peu importe, quand leurs émotions sont à la hausse, ils peuvent battre n’importe qui. Évidemment, on l’a vu avec les All Blacks, mais vous le voyez aussi au niveau du club. Le nombre de fois où j’ai vu les équipes classées 13e et 14e battre les équipes première et deuxième – ce qui n’arriverait pas en Nouvelle-Zélande – simplement parce qu’elles jouent à domicile ou qu’un de leurs joueurs joue son 100e jeu ou autre. C’est quelque chose que j’ai appris et que j’ai apprécié. »

Colin Slade indique ne pas s’être rendu en France pour une pré-retraite. Extrait:

« J’ai fait valoir à mon arrivée que j’avais 28 ans et que je n’étais pas là pour des vacances. Je voulais aller là-bas et contribuer et jouer mon meilleur rugby. Ça a été cool, mec. J’ai adoré chaque minute que j’ai passée ici, et c’était tellement difficile de partir. Nous avons vraiment apprécié la France, c’est pourquoi j’étais très disposé à rester ici aussi. J’ai vécu ce que je voulais vivre, je suis venu et j’ai joué avec les Français pendant quatre ans et demi et j’avais l’impression d’avoir fait ce dont j’avais besoin. »

Pour conclure, le joueur Néo-Zélandais explique il n’a pas souhaité prolonger son contrat à Pau. Extrait:

« J’avais l’impression que cette année était un peu plus une année de reconstruction et je ne voulais pas vraiment faire partie d’une reconstruction à nouveau. Cette équipe avait probablement raté sa chance de jouer des matches de barrage et, peut-être qu’il ne me restait pas trop de temps dans ma carrière, j’avais juste besoin d’un changement, je pense. »

Colin Slade évoluera au Japon lors de la saison 2020 / 2021.