L’actuel actionnaire majoritaire du Sporting de Toulon, Claude Joye a accordé un entretien au journal L’équipe pour faire un point sur ses négociations avec Mourad Boudjellal. (voir article ici).

Toujours dans les colonnes de L’équipe, l’ancien président du XV de la Rade a souhaité lui aussi dire ses vérités.

Dans un premier temps, Mourad Boudjellal explique avoir toujours été très clair avec Claude Joye : il veut la gouvernance du club. Il regrette que ce-dernier ne se mette pas en retrait pour lui laisser les commandes. Extrait:

« J’ai toujours été très clair. Je voulais la gouvernance. On a fixé une base de 6 millions pour le club, ce qui était énorme, c’est-à-dire 22 fois son capital. J’aurais préféré qu’il dise : je vais me mettre en retrait mais je vais rester vigilant. Boudjellal a fait beaucoup de promesses, espérons qu’il n’ait pas fait rêver les gens pour rien. À l’inverse, il dit que je ne comprends rien au foot et qu’il m’a expliqué certaines choses. À partir de là, s’il sait tout, ça ne m’intéresse plus. Mais le pire, c’est qu’il pense que je viens dans le rôle de directeur commercial. Ce n’est pas possible ! »

Il précise ensuite les chiffres concernant l’argent qu’il devait injecter dans le club lors des trois premières années. Extrait:

« Dans l’accord, il est stipulé que l’année 1, je mets 1,5 millions garantis. L’année 2, c’est 2,5 millions garantis et l’année 3, c’est 4 millions garantis. Ce qui veut dire que si je n’ai pas les partenaires, je fais un chèque de 8 millions de ma poche. Sur ça, j’ai 15 % pour payer les structures. Sur 1,5 millions, ça me laisse 220 000 euros. Sauf qu’en frais, entre le personnel, les hospitalités, la pub, etc, j’aurais 500 000 € à débourser. J’y serai encore de 250 000 € de ma poche. »

Dans la foulée, il précise que c’est le fils de Claude Joye qui aurait dû valider tous les chèques effectués, chose qui le met hors de lui. Extrait:

« Je suis président mais si je fais un chèque d’un montant supérieur à 5 000 €, il me faut l’accord de son fils. Donc en conclusion, j’amène 1,5 million la première année, soit quasiment le budget d’un club de National 2, mais c’est son fils qui me dit comment dépenser mon argent. Mais le pire, c’est que même si j’amène 1 milliard, il reste actionnaire majoritaire. Il confond partenariat et mécénat. »

Une chose est désormais sûre : Mourad Boudjellal ne veut pas travailler avec Claude Joye. Extrait:

« La seule certitude est que je ne travaillerai pas avec ce mec. J’ai été vexé car à aucun moment il n’a cherché à connaître mon savoir, mais surtout le pognon que je pouvais ramener. Il m’a traité comme un larbin. Alors que, de mon côté, j’ai dit que je voulais changer les choses, que je voulais structurer le club. De toute façon, il n’y a pas un partenaire qui viendra si je n’ai pas les pleins pouvoirs, idem pour les entraîneurs et les joueurs. Il n’y a plus un agent qui veut travailler avec lui. Quand j’ai quitté le RCT, j’ai préféré un RCT qui joue le titre mais qui n’est plus à moi plutôt qu’un RCT qui joue le maintien à moi. J’aimerais que Claude Joye prenne exemple. Il m’a pris de haut. »

La seule chose qu’il attend désormais ? La vente du club ou il ira voir ailleurs. Extrait:

« Pour Toulon, j’ai une ambition de haut niveau. Claude Joye ne l’a pas. Et le problème, c’est qu’il veut garder tout le pouvoir. Aujourd’hui, c’est le Joye Football Club. Très bien. La seule chose qui pourrait me faire changer d’avis, c’est si Claude Joye accepte de se mettre en retrait, en vendant à un prix raisonnable. »