Rappel des faits : samedi après-midi à quelques heures du match du Rugby Club Toulonnais contre Pau, la Fédération Française de Rugby publie un communiqué pour annoncer que les deux Toulonnais Swan Rebbadj et Jean-Baptiste Gros sont assimilés à des cas contacts.

Problème : Swan Rebbadj doit démarrer le match contre Pau, samedi à l’occasion de la 17ème journée du Top 14.

Dans la foulée, le Rugby Club Toulonnais publie un communiqué pour indiquer que Swan Rebbadj n’est en aucun cas assimilé à un cas contact puisque testé négatif.

Cette communication hasardeuse a eu le don d’irriter le Rugby Club Toulonnais et le manager Patrice Collazo. Ce-dernier a notamment pesté contre ce communiqué publié quelques heures avant le match contre Pau. Selon lui, ce communiqué aurait pu venir perturber son groupe à l’approche de la rencontre de Top 14.

Alors, pourquoi Swan Rebbadj est-il cas contact pour la Fédération Française de Rugby et a reçu l’autorisation de jouer de la part de la Ligue Nationale de Rugby ?

Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique du jour, le vice-président de la Fédération Française de Rugby, Serge Simon a fait le clair sur la situaiton.

Il indique notamment qu’aucune polémique n’existe. Extrait:

« Techniquement, il n’y a pas de polémique puisque les protocoles de la LNR et le nôtre ne sont pas les mêmes. La LNR a la possibilité de reporter des matchs grâce à un calendrier glissant, mais le protocole pour les Six Nations est différent parce qu’il n’y a pas de calendrier glissant. C’est aussi simple que cela et c’est pourquoi on ne pouvait pas se permettre de prendre le moindre risque, même infime, avec ces joueurs. »

De son côté, le président de la Commission médicale de la Ligue Nationale de Rugby, Bernard Dusfour s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe.

Ce-dernier explique que les protocoles de  la LNR et de la FFR sont différents pour une raison bien précise. Il dément l’existence d’une polémique. Extrait:

« On a l’impression qu’il y a une opposition, mais ce n’est pas le cas. Chez les Bleus, la stratégie ne peut pas être la même. C’est pour cela qu’il y a une incompréhension. En Top 14, c’est à partir du troisième cas positif sur sept jours glissants qu’un match doit être reporté. Là, à Toulon, c’est un seul cas sur sept jours glissants. C’est une première chose. Nous avons été au-delà du protocole puisqu’on a re-testé les joueurs de Toulon le vendredi et tous étaient négatifs. L’équipe de France, quelle est sa stratégie ? Elle veut avoir la certitude de mettre sur sa liste des joueurs qui n’ont jamais été, et cela est très très difficile dans l’absolu, en contact avec des cas positifs. Il faut la certitude qu’ils ne sont pas négatifs et qu’ils n’ont pris aucun risque quel qu’il soit. Donc automatiquement, ils verrouillent encore plus et disent que Gros et Rebbadj sont cas contact. »

Il précise que la LNR considère également Swan Rebbadj et Jean-Baptiste Gros comme cas contact, mais la LNR n’interdit pas les cas contacts de jouer. Extrait:

« La LNR n’a jamais dit que Gros et Rebbadj n’étaient pas cas contact. Pas du tout. Vous n’avez lu cela nulle part. Vous avez interprété cela comme ça. Depuis le début de la saison, on joue avec des cas contact chaque week-end. C’est simplement que les Bleus augmentent leur sécurité vis-à-vis d’une éventuelle infection. »

Il l’affirme : il n’y a aucune opposition ou polémique entre la LNR et la FFR dans ce dossier. Extrait:

« Encore une fois, il n’y a pas d’opposition, c’est juste que la stratégie finale n’est pas la même. C’est extrêmement compliqué à comprendre, je veux bien l’entendre. De suite, on a essayé de polémiquer, la LNR ceci, la FFR cela, mais pas du tout ! Il n’y a aucune polémique entre nous, je le répète, ce serait très malvenu de créer une polémique. Les objectifs sont différents. Nous, nous avons un Championnat à faire avancer. Il y a un risque, que nous prenons, mais ce risque est calculé. Avec la Covid-19, le risque zéro n’existe pas. Si on veut faire 0 % de risques, on enferme tout le monde, il n’y a plus de sport, plus rien et on attend que ça se termine. »

Pour conclure, Bernard Dusfour indique que tous les joueurs Toulonnais ont été testés négatifs vendredi. Ainsi, techniquement, il est très peu probable qu’un joueur Toulonnais ait pu contaminer des joueurs Palois lors du match de samedi. Extrait:

« Le risque qu’ils soient contaminants pour les Palois est extrêmement faible. Et même entre eux, c’est extrêmement faible. »