Sergio Parisse : « Les premiers matches ont été un peu difficiles pour moi »

Sergio Parisse : « Les premiers matches ont été un peu difficiles pour moi »

Le vendredi 29 septembre 2023 à 12:04 par David Demri

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Le troisième ligne international Italien Sergio Parisse a raccroché les crampons cet été.

Dans la foulée, le Varois a intégré le staff technique du Rugby Club Toulonnais en tant que spécialiste de la touche.

Lors d’un entretien accordé au journal régional Var-matin, ce-dernier a indiqué se sentir très bien dans son nouveau rôle. Extrait:

Je me sens bien! L’avantage, c’est que je commence dans une ville, un environnement et un club où j’évoluais déjà. Ici, je suis un peu chez moi (sourire). Je connais les joueurs, le staff. C’est sûr que ça facilite mon adaptation.

Il explique comment il a réussi à faire la transition entre sa carrière de joueur et sa nouvelle carrière d’entraineur. Extrait:

Après mon dernier match contre Bordeaux à Mayol, j’ai vraiment coupé pendant deux semaines. C’était la fin d’une carrière. Et la mienne a été très longue (sourire). Émotionnellement, j’ai vécu beaucoup de choses. Notamment les deux-trois derniers mois. Je savais que c’était mes derniers moments sur un terrain. J’étais au courant que je ne participerai pas à la Coupe du monde avec l’Italie. Donc j’ai profité. Ensuite, j’avais déjà un petit peu programmé ce que je voulais mettre en place. Et au final, je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser et de réfléchir. D’ailleurs, je pense que c’était bien d’enchaîner directement. Je suis resté dans une dynamique positive.

Ce n’est pas parce que je suis entraîneur que les joueurs vont me vouvoyer ou que je vais faire le mec tendu ou celui qui ne rit plus. Quand tu fais ça, c’est que tu manques de confiance en toi et que tu veux absolument incarner ce rôle. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas besoin de ça. Je veux qu’on travaille ensemble. C’est notre jeu d’avants, notre touche. Ce n’est pas Sergio qui vient avec son cahier et qui impose. Les joueurs doivent croire au projet. Sinon, ça ne fonctionne pas.

Il précise ne pas avoir eu le temps de faire le deuil de sa carrière de joueur. Extrait:

Je n’ai pas trop eu le temps de faire mon deuil. Et je pense que même si on dit toujours qu’on prépare sa fin de carrière, c’est une expérience à vivre et ça ne s’anticipe pas. J’ai juste réussi à me dire que ça ne sera plus pareil. J’ai basculé d’un autre côté.

Il se dit très heureux de pouvoir travailler avec Andrea Masi, le nouvel entraineur des arrières Toulonnais. Extrait:

C’est vrai. Andrea, c’est avant tout un ami. On a joué des années et des années ensemble. Je suis très content pour lui. Il est très compétent et c’est un énorme travailleur. Pour lui, être à Toulon, c’est un rêve. Il me l’a dit. Son système plaît aux joueurs et je suis sûr qu’il va prendre.

Il ne le cache pas : ses premiers matches en tant qu’entraineur ont été délicats. Extrait:

Les premiers matches ont été un peu difficiles pour moi. Au niveau émotionnel. Pendant toute ta vie, tu te prépares d’une manière, toute la semaine, et là, le jour de match, tu n’as pas d’influence directe. L’amical à Perpignan n’a pas été évident. Parler à la mi-temps, ce n’était pas non plus une chose facile. J’étais encore un peu dans la peau d’un joueur, je pense. Mais ça va déjà mieux, je le sens.

Avant le premier match de Lyon, en championnat, j’étais extrêmement stressé. J’ai eu une tension qui est montée… J’étais prêt à exploser avant le match. C’était nouveau pour moi. Maintenant, je me suis adapté.

Je débute comme coach mais je pense qu’il ne faut surtout pas se faire prendre par ses émotions, par la frustration. Je pense par exemple au discours à la mi-temps. Dire « On a perdu trois touches », ça ne sert à rien. Les joueurs ne sont pas fous, ils le savent. Il ne faut pas transmettre sa nervosité ou son stress. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas parler du négatif. Mais je dois apporter aux joueurs des solutions. C’est ça, mon rôle.

Une chose est sûre : il est à fond dans son nouveau rôle. Extrait:

Je suis à fond (rires)! C’est nouveau, c’est stimulant. Alors oui, il me manque l’adrénaline du match. Aucun joueur ne peut dire le contraire. Mais je suis tellement motivé. Je ne suis plus le Sergio Parisse joueur, c’est fini. Je suis le Sergio Parisse entraîneur. Et tu peux avoir eu toute la crédibilité du monde sur un terrain, maintenant, ce sont tes performances comme coach qui comptent. J’ai remis les compteurs à zéro. Je dois prouver, dans un autre rôle, que je peux réussir. Je suis quelqu’un d’ambitieux. Bien sûr, j’aimerais être un jour le meilleur entraîneur du monde. C’est certain. Pour ça, il faut que j’apprenne, que je me trompe, que j’évolue.

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