Il mesure 2,09 m, pèse près de 130 kilos, et il a défié toutes les statistiques médicales. JP du Preez, le géant sud-africain des Glasgow Warriors, a signé un retour sur les terrains le 1er mars 2025 après 22 mois d’absence.

Une renaissance que son entraîneur, Franco Smith, qualifie de véritable « miracle » tant le parcours fut semé d’embûches.

Un genou en ruine et un avenir en suspens

Le 19 mai 2023, lors de la finale de la Challenge Cup, le deuxième ligne sud-africain voit son genou céder brutalement. Ligaments rompus, ménisque endommagé, douleurs chroniques… Le diagnostic est lourd. Ce qui devait être une absence de plusieurs mois se transforme en une longue descente aux enfers.

Trois mois après le début de sa rééducation, l’athlète reprend pourtant espoir. Il parvient à courir en ligne droite, à soulever de la fonte. Mais dès qu’il tente un changement de direction, une douleur aiguë revient. Des examens complémentaires révèlent alors une lésion grave du fémur, provoquée par la blessure initiale.

Le choix du tout ou rien

« J’étais un peu mièvre quand on me l’a annoncé », raconte-t-il à RugbyPass. Puis, vient le dilemme. « Mon kiné m’a rappelé et m’a dit : ‘Écoute, là c’est quitte ou double. Ce truc va soit te reconstruire, soit t’achever.’ Je suis rentré chez moi, j’en ai parlé avec ma femme, et on a décidé d’y aller. Si ça ne marchait pas, au moins je saurais que j’aurais tout tenté », confie-t-il.

L’unique option pour continuer sa carrière : une greffe osseuse sur mesure. Mais trouver un fragment osseux compatible avec le gabarit hors norme de du Preez est une mission presque impossible.

Foi, science et résilience

Chrétien fervent, le colosse se raccroche à sa foi. Et le miracle a lieu : un donneur compatible est identifié. L’opération est lancée, mais les chances de réussite sont minces.

« Ils ont foré une partie de mon fémur pour y insérer l’os du donneur. […] Mais le truc le plus dingue, c’est quand le chirurgien m’a dit que l’os s’était emboîté parfaitement. Il a pris un marteau, il a tapé, et ça s’est mis en place, sans espace, sans ajustement. Quelques mois plus tard, j’étais de retour sur le terrain », raconte-t-il.

Un symbole de courage pour le rugby européen

Le retour de JP du Preez, plus de 650 jours après sa blessure, dépasse le simple cadre sportif. C’est un message d’espoir pour tous les athlètes confrontés à des blessures majeures. Aujourd’hui, il a repris la compétition avec les Glasgow Warriors et retrouve peu à peu son niveau.

Un parcours de titan, un mental d’acier, et une foi inébranlable : le rugby européen tient son plus beau come-back de l’année.