À la veille du retour du Castres Olympique en Top 14, le capitaine Mathieu Babillot s’est exprimé avec émotion sur le décès de son coéquipier Josaia Raisuqe.

Ce samedi, Castres retrouve le chemin du Top 14 face à l’Union Bordeaux-Bègles. Mais dans les têtes, un homme sera encore plus présent que l’adversaire : Josaia Raisuqe, tragiquement décédé il y a une semaine.

Pour Mathieu Babillot, capitaine du CO, cette rencontre aura forcément une dimension bien particulière. « Josh, c’était un rayon de soleil, un grand athlète, un grand sportif », confie-t-il via Midi Olympique avec sobriété.

Dès les premiers jours, l’émotion a été partagée sans filtre dans le vestiaire. Le groupe a choisi la parole et l’union plutôt que le silence. « On a tâché de ne rien garder sur le cœur, de se livrer, d’échanger, de rester unis. » Un besoin viscéral de ne pas affronter ce drame seuls.

Babillot refuse pourtant de s’ériger en figure centrale :

« Dans ces moments-là, il n’y a pas de capitaine. Ce qui compte, c’est la parole du groupe. On est une équipe, mais surtout, on est des hommes. »

Dès le lendemain du drame, les joueurs se sont réunis pour une courte séance à l’entraînement. Un moment sobre, essentiel, presque thérapeutique. « Pouvoir transpirer un peu… évacuer pas mal de choses », dit-il pudiquement.

Samedi, il faudra transformer la douleur en force, et reprendre la course au Top 6.

Un défi loin d’être simple, face à une UBB blessée par sa récente défaite et en route vers une finale de Champions Cup. Mais Babillot refuse de se projeter ailleurs que dans le concret :

« On ne va pas faire de folies. Il faut un match sérieux sur les fondamentaux. Ce sprint final commence par ce déplacement compliqué chez l’une des meilleures équipes de France et d’Europe. On sait que c’est un match un peu particulier parce qu’ils ont aussi leur finale de Champions Cup juste après. Après leur défaite à Montpellier, ils vont vouloir réagir. Tout le monde est averti.»

Il le sait, l’émotion pourrait submerger l’équipe. Il faudra la canaliser. « Personne n’est préparé à ça. Mais on fera tout pour répondre présent et sortir un gros match. »

Dans une fin de saison extrêmement serrée, chaque point pèsera lourd. « C’est un vrai sprint. Il faut garder le cap, prendre les matchs les uns après les autres… On a un match en moins par rapport aux autres, mais il ne faut surtout pas regarder à droite ou à gauche. Il faut continuer son chemin, obtenir des points et s’accrocher jusqu’à la fin. »

Un combat sportif, doublé d’un hommage sincère à un coéquipier disparu trop tôt.