Cet hommage incroyable rendu à Josaia Raisuqe par les joueurs du CO et de l’UBB
Cet hommage incroyable rendu à Josaia Raisuqe par les joueurs du CO et de l’UBB
Le dimanche 18 mai 2025 à 18:22 par David Demri
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Ce samedi à Chaban-Delmas, le rugby a offert l’un de ses moments les plus poignants de la saison.
Dix jours après la disparition tragique de leur coéquipier Josaia Raisuqe, les joueurs du Castres Olympique ont repris le chemin du terrain.
Battus par l’UBB (34-29), les Tarnais ont vécu bien plus qu’un simple match : un instant suspendu, entre douleur, solidarité et hommage vibrant à leur frère disparu.
Une pelouse, des larmes, une famille unie
Après le coup de sifflet final, les Castrais ne sont pas rentrés aux vestiaires. Rassemblés au centre du terrain, les visages marqués par la fatigue mais surtout par l’émotion, ils ont formé un cercle.
Le capitaine Mathieu Babillot a pris la parole, bientôt rejoint par les parents de Josaia Raisuqe, accompagnés par Matthias Rolland et Leone Nakarawa.
Puis, dans un élan de fraternité rare, les joueurs de Bordeaux-Bègles sont venus se joindre à cette ronde.
Un chant, des pleurs, des regards silencieux. Le rugby, ce jour-là, a dépassé les lignes blanches.
« On est des concurrents sur le terrain, mais quand le coup de sifflet final retentit, on est une grande famille… Quand on voit 30 000 personnes applaudir et l’équipe en face se lier à nous, ça apporte une épaule sur laquelle s’appuyer et ça fait du bien », confie avec émotion Quentin Walcker, pilier du CO, via L’équipe.
Un match sous haute tension émotionnelle
Côté sportif, Castres a bien failli réaliser un exploit. Deux essais inscrits en un quart d’heure, une entame parfaite, un sursaut d’orgueil en fin de match…
Les Castrais ont tenu tête à l’UBB et sont passés tout près d’un succès inespéré. Une ultime touche à cinq mètres de l’en-but bordelais aurait pu tout changer. Mais ils repartent avec un simple bonus défensif, au goût forcément amer.
« Quand tu as une balle de match, tu as forcément des regrets, mais à la mi-temps, j’aurais signé pour repartir avec un bonus défensif », relativise l’entraîneur Xavier Sadourny.
Malgré la défaite, Castres reste dans la course au top 6 et peut encore espérer une qualification en phases finales.
Une semaine hors du temps
Depuis le décès brutal de leur coéquipier le 8 mai dans un accident de la route, les joueurs castrais ont vécu une période d’une intensité rare.
« Ça a été très dur, confie Rémy Baget, toujours via L’équipe. Il a fallu qu’on apprenne à gérer plein de choses qu’on ne savait pas forcément faire, par rapport à la famille, son casier, son numéro… Heureusement qu’on avait le rugby pour décharger. »
Les entraînements ont alors servi d’exutoire, mais aussi de fil conducteur pour se reconstruire ensemble. Le club, les joueurs, le staff, tous ont fait bloc.
« On a su tous ensemble, le club, les joueurs, prendre chacun nos responsabilités… Parce que le Top 14 ne laisse pas de place aux émotions. Je suis super fier des gars. Et je souhaite de tout cœur que personne ne retraverse ça », témoigne encore Walcker.
Une promesse dans le deuil
L’émotion a dépassé le cadre du club. À la mi-temps, les 30 000 spectateurs de Chaban-Delmas se sont levés pour applaudir les parents de Raisuqe, auxquels les présidents Laurent Marti (UBB) et Pierre-Yves Revol (CO) ont remis un bouquet de fleurs blanches. Un silence fort, partagé. Un hommage digne.
Sur le terrain, Théo Chabouni a embrassé le col de son maillot, là où le prénom de « Josh » est désormais brodé.
Ce détail, devenu symbole, dit tout de l’attachement à l’homme, au coéquipier, à l’ami. « Et on va continuer pour lui, et pour nous », promet Walcker.
Samedi, Castres recevra Clermont dans un match en retard capital pour la suite de sa saison. Mais une chose est sûre : les Tarnais, désormais portés par une force invisible, joueront chaque minute avec un nom dans le cœur. Celui de Josaia Raisuqe.
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3 Commentaires
Cet article se passe de commentaire tant l’acte est fort.
Cependant pour certains, ici ou ailleurs, un petit rappel s’impose…
Définition du Rugby : Une Famille, digne !
C est ça l esprit rugby. Faut avoir jouer quel que soit le niveau pour comprendre réellement
Un moment de très grande émotion partagé entre la famille éplorée, les deux présidents, les staffs, les joueurs rassemblés au milieu du terrain et 32 000 spectateurs tous unis pour se souvenir d’un jeune Fidjien bien trop tôt disparu. Je n’ai jamais assisté à un tel moment d’intensité émotionnelle , c’était exceptionnel.