Les incroyables coulisses de la signature de Jonny Wilkinson au Rugby Club Toulonnais !

Les incroyables coulisses de la signature de Jonny Wilkinson au Rugby Club Toulonnais !

Le jeudi 22 mai 2025 à 16:08 par David Demri

8 Commentaires

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Il y a quelques jours, Midi Olympique est revenu dans les coulisses de l’arrivée retentissante d’un certain Jonny Wilkinson au sein du Rugby Club Toulonnais.

Au cours d’un long reportage, le bi-hebdomadaire relate précisément comment l’ouvreur international Anglais s’est retrouvé au Rugby Club Toulonnais après des négociations acharnées avec Mourad Boudjellal, le président de l’époque.

Printemps 2009. Le Rugby Club Toulonnais s’apprête à marquer un tournant majeur de son histoire. Ce n’est pourtant pas encore un géant du Top 14, mais un club en quête de stabilité après une promotion fraîchement acquise.

Ce jour-là, Mourad Boudjellal reçoit un simple e-mail. En pièce jointe ? Un contrat signé par un certain… Jonny Wilkinson. L’icône du rugby mondial venait de dire oui au RCT. Ce que personne ne savait, c’est que derrière ce transfert se cache un scénario digne d’un thriller, entre blessures, refus en cascade et négociation de haute volée.

Un champion du monde sur le marché, mais à quel prix ?

À l’été 2008, Jonny Wilkinson – auréolé de son titre mondial en 2003 – souhaite quitter l’Angleterre. À 29 ans, rongé par les blessures, l’ouvreur veut reconstruire sa carrière en France. Son agent de l’époque, Laurent Quaglia, se souvient via Midi Olympique : « Je travaillais avec des joueurs de Newcastle, ce qui m’a permis de le rencontrer. Après quelques échanges, son père et lui me disent qu’ils veulent tenter l’expérience en France. »

Mais l’annonce de cette disponibilité est vite freinée par une énième blessure au genou. Résultat : les plus grands clubs reculent. « Le Racing a directement été moins intéressé. Et par la suite, je suis éconduit par de nombreux clubs. Perpignan, Clermont ou encore Toulouse ne se sont pas penchés sur le dossier. » Seuls Bayonne et Toulon gardent la porte ouverte.

Mourad Boudjellal tente un coup de poker

Alors président du RCT, Mourad Boudjellal flaire l’opportunité d’une vie. Il n’a pas les garanties médicales, mais il a l’intuition. « C’était complètement fou de vouloir le faire venir », admet-il aujourd’hui. « Mais quand j’ai su qu’il était sur le marché, j’ai foncé. Heureusement pour nous, on ne savait pas si c’était encore un joueur de rugby après sa blessure au genou. »

Son raisonnement est simple et implacable : « Soit il peut encore jouer et c’est le meilleur joueur du monde qui vient chez nous, soit l’assurance maladie le paiera et on fera seulement de la communication positive avec lui. Dans les deux cas, c’est une bonne affaire. »

Une visite à hauts risques

Wilkinson n’était pas censé donner suite à l’invitation de Toulon. « Je sens qu’on fait un voyage de complaisance là-bas », confie son agent. Pourtant, le jour de la rencontre avec le président toulonnais, malgré une météo maussade, quelque chose se passe. Le joueur est séduit par le discours… et par l’homme.

Mais un incident va presque faire capoter l’affaire. Boudjellal propose à Wilkinson d’assister à un match contre Perpignan pour découvrir l’ambiance du Stade Mayol. Ce qui devait être une visite discrète tourne au fiasco : mauvaise coordination, foule en délire, caméras braquées sur lui, et une arrivée… en pleine zone des joueurs. « Il n’était vraiment pas content », raconte Quaglia. La suite ? Un vestiaire bondé, un accueil improvisé de Tana Umaga, et un Wilkinson furieux, prêt à tirer un trait définitif sur l’affaire.

L’e-mail qui change tout

Quaglia pense alors que tout est perdu. Il envoie un dernier e-mail, plus par formalité que par conviction. En pièce jointe : le contrat proposé par le RCT. « Je l’ai mis pour la forme, je n’y croyais pas du tout. » Et pourtant… quelques jours plus tard, Wilkinson accepte.

Ce contrat, il est historique. « Mourad a rajouté certaines choses comme une voiture pour sa femme, des billets d’avion pour son père puis quelques bonus. Je n’ai rien eu à faire (rires). Et voilà, qu’a été signé le premier contrat à plus d’un million d’euros en France. »

Le jour où tout a changé

Le 8 mai 2009, Mourad Boudjellal reçoit la signature officielle de Wilkinson, quelques heures avant un match crucial pour le maintien à Dax. « Le même jour, on a assuré notre maintien et on a recruté Monsieur Wilkinson. » Une journée doublement historique pour Toulon.

Le joueur est présenté à la presse dans la foulée, mais avant même d’enfiler le maillot rouge et noir, il subit une visite médicale longue de quatre heures. Le doute subsiste encore dans certains esprits.

Une légende écrite à la Méditerranéenne

La suite appartient à l’histoire. Entre 2009 et 2014, Jonny Wilkinson dispute 141 matchs sous les couleurs du RCT, inscrit 1881 points, dispute six finales, remporte trois titres… et offre à Toulon un doublé historique Top 14 – Coupe d’Europe pour son dernier match professionnel.

Il était venu pour se reconstruire. Il est reparti en icône éternelle du club varois.

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8 Commentaires

  1. Anky 22 mai 2025 at 16h- Répondre

    Nous n’oublierons jamais Jonny.

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  2. Marko 22 mai 2025 at 16h- Répondre

    Oui jamais .
    Et aussi infiniment reconnaissant à Mourad pour nous avoir fait autant rêver durant des années …!!

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  3. Trollo 22 mai 2025 at 16h- Répondre

    Jonny, un seigneur sur et en-dehors du terrain.
    Un joueur hors du commun, toujours réglo et respectueux sur le terrain et tellement disponible pour les supporters, lui qui n’hésitait pas à traverser la foule à Berg avant d’aller au terrain et qui passait 15-20 minutes à faire des photos, signer des autographes, et toujours avec le sourire.
    Quelle chance on a eu de l’avoir !

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  4. Grumle 22 mai 2025 at 17h- Répondre

    200000e fois qu’on nous refait l’histoire, l’impression qu’on se satisfait de vivre dans le passé

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    • Mella 22 mai 2025 at 18h- Répondre

      Le syndrome OM…

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      • Marko 22 mai 2025 at 19h- Répondre

        Mella…. toi où je pense .
        On a quand même le droit ici de rendre hommage de temps à autre à des icônes passées par chez nous . Non ?

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  5. Provence83 23 mai 2025 at 04h- Répondre

    ce n’est pas vivre dans le passé, que de rendre hommage à une icône du club, qui est un exemple de part son professionnalisme et son état d’esprit

  6. ritouclo 23 mai 2025 at 07h- Répondre

    oui,Nous pouvons remercier notre ex- President. il nous a permis de rever, d’avoir eu des annees folles, comme un Juan Smith, un Van Nicker, un Botha, et j’en oublie, chapeau, Mr. Boudjellalh, Mayol etait plein, mais aussi les autres stades, afin de voir ces légendes! On ne peut nier les impacts de ces personnages sur les yeux de TOUS les enfants, émerveillés de voir sur leur terrain des gens aussi illustres. Mr. Lemaitre, vous vouliez des stades pleins ? méditez sur votre prédécesseur,agrandir un stade, faire des travaux, OK biensur; mais attirer du monde, des stades pleins, faites nous gagner des matchs avec des joueurs qui ont la « gnaque  » et vous verrez le peuple du VAR se lever pour applaudir et etre heureux d’etre au stade!!