Antoine Burban, victime lui aussi de commotions : « On se retrouve avec quelqu’un d’autre dans son corps »

Antoine Burban, victime lui aussi de commotions : « On se retrouve avec quelqu’un d’autre dans son corps »

Le dimanche 25 mai 2025 à 9:28 par David Demri

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Dans le documentaire « À corps perdu » produit par L’Équipe Explore, l’ancien troisième-ligne du Stade Français Antoine Burban livre un témoignage bouleversant sur les séquelles laissées par une carrière marquée par de multiples commotions cérébrales.

Retraité depuis 2022, l’ex-international français de 37 ans revient avec lucidité sur les traumatismes invisibles qui ont bouleversé son quotidien.

Avec 257 matches disputés sous les couleurs du Stade Français entre 2006 et 2022, Burban a longtemps évolué au plus haut niveau sans mesurer l’ampleur des dommages accumulés au fil des saisons. Selon ses estimations, il aurait subi entre 15 et 20 commotions cérébrales. Un chiffre alarmant, mais qui ne l’a réellement interpellé qu’en toute fin de carrière.

Le tournant s’est produit le 26 mars 2022, lors d’un match face à l’Union Bordeaux-Bègles.

Ce jour-là, Burban s’effondre sans raison apparente dès la réception du coup d’envoi. Il raconte. Extrait :

« Je récupère le ballon, je tombe et je ne sais pas pourquoi. Comme quand tu utilises un interrupteur et que tu fais on/off. Pas de perte de mémoire, juste je tombe par terre. »

Ce match sera son dernier. Depuis, il explique que les séquelles de ces traumatismes crâniens continuent d’influencer sa vie personnelle, bien après avoir raccroché les crampons. Extrait :

« Je savais ce que j’avais fait la veille, mais je ne me rappelais plus de l’ordre. (…) Sur le comportement, j’ai vite réalisé que j’étais devenu une cocotte-minute. Je pouvais exploser pour rien. C’est un réel changement du comportement et de l’individu. On se retrouve avec quelqu’un d’autre dans son corps. »

Le sommeil, lui aussi, reste perturbé malgré la fin de sa carrière sportive. Extrait :

« J’ai toujours des insomnies, j’ai du mal à m’endormir même sous grande fatigue. »

Sa femme, Lucie, témoigne également dans le documentaire, soulignant la difficulté à faire face à ces changements dans la sphère familiale. Malgré tout, Antoine Burban confie que les choses s’améliorent peu à peu, même si les répercussions des commotions cérébrales sont encore bien réelles.

Avec ce témoignage poignant, Antoine Burban met en lumière un fléau encore tabou dans le monde du rugby professionnel, où la brutalité du jeu laisse parfois des traces indélébiles, loin des projecteurs.

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1 Commentaire

  1. Danslaverte 25 mai 2025 at 10h- Répondre

    Et combien qui n’en disent mot