Le LOU Rugby vit une fin d’exercice qu’il voudra oublier au plus vite. Dimanche, sur la pelouse d’un Ernest-Wallon à moitié réveillé, les Lyonnais ont subi un naufrage complet face au Stade Toulousain, encaissant une défaite cinglante (43-3), la plus lourde de leur saison.

Sans le moindre essai inscrit pour la première fois en Top 14 cette année, le club rhodanien semble avoir perdu pied à tous les niveaux.

Une déroute sans appel

Quatre défaites de suite en championnat, une finale européenne perdue, et désormais un revers humiliant à Toulouse : le mois de mai a été funeste pour le LOU. Ce déplacement en Haute-Garonne a confirmé une spirale négative difficile à enrayer. En encaissant sept essais, Lyon a porté son total de la saison à 78, soit une moyenne préoccupante de plus de trois par match. À ce niveau, espérer rivaliser avec les meilleurs devient illusoire.

Domination totale, chiffres accablants : 804 mètres parcourus par les Toulousains, 26 défenseurs battus, 10 franchissements. Le tableau est sévère, d’autant que les Rouge et Noir ont gâché plusieurs occasions franches. Mais face à une défense trop souvent passive, même leur jeu approximatif a suffi pour ouvrir en grand les vannes.

Quelques lueurs dans le naufrage

Malgré ce désastre collectif, certains joueurs lyonnais ont tenté de surnager. Monty Ioane, de retour après deux mois d’absence, a été le plus remuant en attaque : 8 courses, 67 mètres parcourus et 4 défenseurs battus. Seul à avoir réellement mis en danger la défense toulousaine, ses efforts n’ont pourtant pas été récompensés. Théo Millet, quant à lui, a brillé en défense et dans l’impact.

Le rideau défensif lyonnais, bien que percé à plusieurs reprises, a montré quelques signes de combativité : 136 plaquages réussis sur 162 (84 % de réussite). Des joueurs comme Killian Géraci (15/0), Théo William (13/0) ou Maxime Gouzou (15/2) n’ont pas démérité. Mais l’indiscipline reste un mal récurrent : 12 nouvelles pénalités concédées à Toulouse, portant le total de la saison à 307, troisième pire bilan du Top 14 derrière Clermont et Bayonne.

Un match sans relief… et sans essais

Dominé dans la possession (41 %) comme dans l’occupation (46 %), le LOU a pourtant eu quelques situations intéressantes, surtout après la pause. Mais entre touches mal négociées, manque de coordination et imprécisions dans les 22 mètres adverses, aucune de ces opportunités n’a été convertie. Résultat : zéro essai inscrit pour la première fois depuis leur dernier déplacement… déjà à Toulouse, en janvier 2024 (45-0).

Individuellement, Maxime Gouzou a réussi à franchir deux fois le rideau défensif adverse, sans pouvoir conclure. Théo Millet a continué à se battre (51 mètres gagnés, 2 défenseurs battus), mais la lucidité collective a manqué cruellement.

Rendez-vous sans enjeu pour clore la saison

Désormais relégués à une lutte anonyme pour la 10e place, les Lyonnais recevront le Racing 92 samedi prochain à Gerland. 11e du classement la saison dernière, le LOU peut encore sauver les apparences avec une légère progression statistique. Mais après un printemps aussi désastreux, c’est surtout une question de fierté qui se posera.

Alors que l’équipe devait se mêler à la lutte pour les phases finales, elle termine dans l’ombre, plombée par ses errances défensives, son indiscipline et des leaders en deçà des attentes — à l’image de Tomas Lavanini, de nouveau sanctionné (2 pénalités, 1 carton jaune, 5 plaquages manqués). « L’addition aurait pu être bien plus lourde », murmure-t-on en interne.

Le LOU, qui espérait jouer dans la cour des grands, ferme cette saison dans le rôle ingrat de figurant. À eux de transformer cette déconvenue en électrochoc.