David Roumieu : « On se détestait… Maintenant, ils étaient à mon mariage »
David Roumieu : « On se détestait… Maintenant, ils étaient à mon mariage »
Le vendredi 20 juin 2025 à 21:06 par David Demri
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Ancien talonneur emblématique de l’Aviron Bayonnais et du Stade Toulousain, David Roumieu, aujourd’hui restaurateur à Biarritz, replonge dans ses souvenirs à l’occasion de la demi-finale de Top 14 entre ses deux anciens clubs.
Un témoignage brut accordé à Sud-Ouest, mais également attachant et parfois mordant.
« À Bayonne, on avait les stars, mais on est descendus »
Durant ses huit années passées à Bayonne, David Roumieu a côtoyé des joueurs de classe mondiale comme Joe Rokocoko ou Pepito Elhorga. Pourtant, les résultats n’ont jamais été à la hauteur de l’effectif :
« À Bayonne, quand je vois l’équipe qu’on a eue… Du 1 au 23, on avait parmi les plus grands joueurs. On n’a jamais fait de phase finale, on est même descendus. C’est les boules. »
Un constat amer, renforcé par une instabilité chronique en interne : « J’ai connu vingt entraîneurs et dix présidents ! »
Et le constat est toujours d’actualité selon lui :
« Il y a toujours un problème d’ego dans ce club. Tout le monde veut se tirer la couverture. Ce sont les joueurs, les stars. Ne l’oublions pas. »
Dupont, Kolbe, Rokocoko : les géants passés par sa route
Passé également par Toulouse, Roumieu garde des souvenirs éblouis de certains de ses coéquipiers :
« Antoine (Dupont) ! Même s’il se pète le genou en 2018 quand je suis à Toulouse. Mais sinon, Cheslin Kolbe. C’était un phénomène ! »
Et à l’Aviron ? « Joe Rokocoko, c’est un mec simple, hyper gentil. Il nous a fait du Joe Rokocoko après un début difficile. »
« On se détestait… Maintenant, ils étaient à mon mariage »
Roumieu revient aussi sur ses anciennes rivalités devenues amitiés :
« Avec Mamuka Gorgodze, on s’est frité mais c’est un bon mec. Celui avec qui je m’accrochais le plus, c’était Imanol Harinordoquy. On se détestait, avec Damien Traille aussi. Je l’ai encore eu en Facetime ce matin (mardi) et Imanol est devenu un très bon ami. Il était encore chez moi en train de manger des huîtres samedi. Maintenant, on est les meilleurs amis du monde. Ils étaient à mon mariage. C’est rigolo. »
Une fin de carrière déjantée au Stade Toulousain
Appelé à la rescousse en 2017 à Toulouse, Roumieu boucle la boucle dans son club de cœur :
« J’ai rattrapé mes quinze ans de bringues en huit mois au Stade Toulousain. Ugo et Didier m’avaient convoqué : « On va quand même pas t’engueuler, à 37 ans ? » »
Mais il n’en oublie pas l’exigence :
« Un matin, certains jeunes râlaient parce qu’ils étaient fatigués. Je vrille : « Si vous râlez encore, je vous fous sur la gueule. Vous êtes ici pour être champion de France et d’Europe, donc fermez-la et bossez. » »
L’anecdote improbable : « Je cachais des poids dans mon short »
Parmi les confidences les plus savoureuses, l’ancien talonneur révèle un stratagème méconnu de ses débuts professionnels :
« Je faisais 78 kg. Tous les lundis, le staff me pesait. Je cachais des poids de 0,5 kg dans mon cycliste noir. Je buvais même un litre et demi d’eau juste avant pour être plus lourd. »
David Roumieu, dans son franc-parler légendaire, incarne une génération de joueurs authentiques, capables de chambrer, de cogner, mais surtout de transmettre.
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