À l’approche d’un choc sous haute température contre Toulon ce samedi soir (21h05) au Groupama Stadium, l’Union Bordeaux-Bègles sait qu’un faux départ pourrait être fatal. C’est dans les premières minutes que tout pourrait se jouer, et les Bordelais le savent mieux que personne.

Ne pas reproduire les erreurs du passé

L’un des leaders du vestiaire, Jefferson Poirot, a remis les pendules à l’heure dès le début de la semaine. En revisitant une performance-clé de 2023, il a mis en lumière l’importance capitale d’un bon départ :

« À la 20e (23e en réalité), il y a 17-3 et, le match, on le prend à ce moment-là ».

Une entrée en matière tranchante contre le Stade Français l’an dernier avait fait la différence. « On est conscients que l’an dernier, on gagne sur le fait qu’on ait eu plus de rythme sur ces vingt premières minutes ».

Mais cette fois, le contexte est différent. Libérée de l’étape des barrages pour la première fois, l’UBB a bénéficié d’un break de deux semaines. De quoi préparer l’échéance, mais aussi de quoi s’interroger : ce repos sera-t-il un atout ou un piège face à des Toulonnais qui arrivent lancés après leur large victoire contre Castres (52-23) ?

Une vulnérabilité statistiquement prouvée

La donnée ne rassure pas : les vingt premières minutes sont historiquement les plus périlleuses pour Bordeaux cette saison, avec une moyenne de 6,6 points encaissés sur cette tranche. À La Rabine, en novembre, les Girondins avaient sombré d’entrée (29-0) avant de signer un improbable retournement (37-29).

Depuis leur sacre en Champions Cup fin mai, les Girondins donnent d’ailleurs le sentiment de naviguer en mode gestion. Poirot l’avoue sans détour : « Depuis le titre européen, il y a quand même un peu de flottement et on n’est pas sur nos meilleures prestations ».

Contre Vannes, leur dernier adversaire, l’UBB a mis un temps fou à entrer dans la partie. « On a mis 50 minutes à rentrer dans ce match », regrettait-il. « On a perdu 28 à 30 ballons… »

Une réponse tactique en préparation

Pour éviter le piège, les cadres de l’UBB ont sonné l’alerte tôt. L’objectif ? Être prêts dès la première minute. « On va faire ce qu’il faut dans la semaine pour se concentrer sur toutes les entames, celles de nos entraînements et de nos séances », assurait Poirot dès lundi.

Maxime Lucu, stratège de l’équipe, partage la même exigence : « Ça se bosse pendant l’échauffement et pas mal aussi à travers la stratégie qu’on met en place dans la semaine ». Et d’ajouter : « On essaye de bosser des choses qui peuvent mettre Toulon en difficulté. On sait qu’il va faire très chaud (32° attendus à Lyon au coup d’envoi), ça sera à prendre en compte, aussi. Cette entame sera le rendez-vous à ne pas manquer ».

Car si l’UBB s’endort, Toulon saura en profiter.