Mais pourquoi Cameron Woki a refusé sa sanction ? Explication de cette nouvelle affaire !
Mais pourquoi Cameron Woki a refusé sa sanction ? Explication de cette nouvelle affaire !
Le lundi 23 juin 2025 à 10:26 par David Demri
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La tournée estivale entre la France et la Nouvelle-Zélande s’annonce intense, mais un dossier brûlant pourrait perturber la préparation des Bleus : celui de Cameron Woki, toujours suspendu après son expulsion face à l’Angleterre.
Alors qu’un nouveau protocole disciplinaire est en phase de test par World Rugby, le deuxième ou troisième-ligne tricolore a choisi de contester sa sanction, contrairement à son homologue anglais Immanuel Feyi-Waboso. Un choix qui l’isole, et retarde les décisions du staff des Bleus.
Une double exclusion et deux trajectoires très différentes
Le 21 juin, lors d’un test entre les sélections France A et Angleterre XV à Twickenham, deux cartons jaunes se sont transformés en rouges après recours au bunker : Feyi-Waboso pour une cravate sur Antoine Hastoy, Woki pour un plaquage à l’épaule sur Jamie George.
Dans la foulée, l’Anglais a accepté une suspension de trois matchs, ramenée à deux s’il suit un stage de sensibilisation. « La page est tournée », selon la Fédération anglaise.
De son côté, Cameron Woki a décidé de refuser la sanction et d’engager une procédure classique. Ce choix, légitime, s’inscrit dans le contexte d’un tout nouveau dispositif lancé par World Rugby : la Commission d’examen du jeu déloyal (FPRC), testée pour la première fois lors de cette fenêtre internationale.
Vers une justice plus rapide, moins procédurale
Ce nouveau système, qui s’inspire des pratiques de l’hémisphère sud, vise à raccourcir les délais de traitement des fautes graves, tout en allégeant la lourdeur des commissions disciplinaires traditionnelles.
« Avant, c’était très inspiré du système judiciaire britannique. C’était comme un mini-procès, assez formel. On veut maintenant une approche plus rugby, plus rapide, moins procédurière », explique Brian Hammond, juriste de World Rugby.
Concrètement, dès qu’un carton rouge est attribué, une commission est convoquée dans les heures suivant la fin du match. Composée d’un juriste et de deux experts rugby, elle examine les images et la déclaration écrite du joueur. Si ce dernier accepte la sanction proposée, la procédure s’arrête là. Aucun appel, aucun passage devant une instance complète.
Woki fait exception à la règle
C’est ce processus qu’a refusé Cameron Woki. Résultat : son dossier sera désormais traité selon l’ancien modèle, avec audience, délibération, délais rallongés… Une démarche qui pourrait retarder les décisions du staff tricolore concernant sa présence (ou non) lors des tests contre les All Blacks en juillet.
World Rugby assume ce virage vers une gestion plus agile des dossiers disciplinaires, déjà testé lors des Mondiaux U20 et du WXV. « L’idée qu’un joueur attende trois ou quatre jours pour connaître sa sanction n’est plus tenable dans le sport d’aujourd’hui », insiste Hammond. Le but est d’éviter le flou entre une expulsion et une décision officielle, souvent propice aux débats houleux sur les réseaux sociaux.
Ce que la FPRC peut – ou ne peut pas – faire
La Commission peut :
- Proposer une sanction allégée ou standard ;
- Clôturer l’affaire rapidement si le joueur accepte ;
- Transmettre les cas graves à une commission complète.
Mais elle ne peut pas annuler un carton rouge : seul le recours classique peut le permettre. Et pour des fautes plus graves (violence, insultes, comportements dangereux), l’instance complète reste la règle.
La fenêtre de citation est également resserrée à 12 heures après le match. L’objectif : boucler tous les cas dans les 36 à 48 heures. « Ça aide l’entraîneur à trancher rapidement pour ses choix et à organiser la semaine d’entraînement plus sereinement », souligne Hammond.
Une réforme appelée à durer ?
Ce test grandeur nature pourrait devenir la norme à l’horizon 2026. Tournois U20, Pacific Nations Cup, Coupe du Monde féminine, et tournée des Lions britanniques en Australie : la FPRC sera désormais omniprésente sur les compétitions World Rugby.
En acceptant la procédure traditionnelle, Woki devient un cas test dans le test. À lui désormais de convaincre, ou de subir les conséquences de ce choix dans une séquence cruciale pour le XV de France.
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