Alors que l’Union Bordeaux-Bègles s’apprête à disputer sa première finale de Top 14 face au Stade Toulousain, Christophe Laussucq, entraîneur en charge de la défense, livre un regard lucide et passionné sur les enjeux de ce choc.

À quelques jours de la grande finale, le technicien bordelais ressent un climat singulier au sein du groupe.

Il indique sentir de l’excitation au sein de son groupe.

Il se dit également rassuré par la prestation des siens effectuée contre Toulon, en demi-finale.

Il s’est confié via Sud-Ouest. Extrait:

« C’est toujours particulier. Il y a un parfum d’excitation, de phases finales. On a vécu la même chose en coupe d’Europe. Ça ne veut pas dire qu’on va faire un grand match, mais ça se ressent avec des joueurs qui sont concentrés et qui n’ont pas envie de se faire mal.

C’est pour ça qu’on ne peut pas espérer trop d’intensité : on était un peu frustré la semaine dernière, nous les coachs, parce qu’il n’y avait pas forcément celle qu’on aurait voulue. Mais quand on voit la réponse qu’ils ont donnée samedi face à Toulon, ça prouve qu’ils ont une certaine maturité. La priorité, c’est d’être bon samedi. On ne veut pas apprendre à jouer ou résoudre tous nos problèmes en trois jours. »

Un an après l’échec cuisant en finale face à ces mêmes Toulousains, l’idée d’une revanche est inévitable, mais Laussucq relativise avec philosophie :

« Des revanches, il y en a sans arrêt au rugby ! Les mêmes clubs se rencontrent depuis 50 ans ! Les Toulousains, on les connaît : c’est l’école de Guy Novès. Il était toujours sur la revanche. Ça doit être pareil : on les a battus trois fois cette année, ils vont dire que c’est nous les favoris, qu’on est champions d’Europe, et qu’eux sont les petits. Ce n’est pas vrai ! Ils sont sur sept finales consécutives gagnées ! »

UBB-Toulouse : la finale de tous les contrastes

Alors que certains y voient une opportunité rare de battre un Stade Toulousain qui paraît légèrement en retrait, Christophe Laussucq refuse cette analyse trop simpliste. Pour lui, l’exigence reste maximale.

« Il faut les prendre tout le temps. S’il faut le faire pendant 10 ans, on le fera pendant 10 ans ! On est là pour gagner des compétitions. Eux aussi. Si on a l’opportunité de les prendre, il faut le faire. Ils ont déjà perdu des finales – pas beaucoup : quand il y a l’opportunité de remporter un titre, il ne faut pas faire de cadeaux. Eux n’en font pas. »

La tension monte dans les deux camps. Bordeaux sait qu’il n’a jamais été aussi proche d’un titre majeur. Mais face à une formation toulousaine redoutable dans ces rendez-vous, toute erreur pourrait être fatale.

Pour Laussucq, une seule vérité prévaut : la rigueur, l’humilité… et surtout, ne pas se laisser aveugler par les apparences.