Patrice Collazo donne son avis sur la finale du Top 14 entre Toulouse et l’UBB !

Patrice Collazo donne son avis sur la finale du Top 14 entre Toulouse et l’UBB !

Le vendredi 27 juin 2025 à 13:50 par David Demri

2 Commentaires

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À la veille d’un sommet très attendu entre le Stade Toulousain et l’UBB, Patrice Collazo, manager du Racing 92, livre une analyse tranchée. Entre culture de la gagne, équilibre collectif et impact des blessures, il décrypte les dynamiques opposées des deux finalistes du Top 14.

« Toulouse est capable de faire beaucoup avec très peu »

Il connaît bien les deux formations. Ancien joueur de Toulouse et de Bègles, Patrice Collazo fait partie du cercle très restreint des entraîneurs à avoir fait tomber les deux géants cette saison. Ce samedi, alors qu’il dirigera les Barbarians Britanniques face aux Springboks, il gardera un œil attentif sur la finale du Top 14.

Il s’est confié via Sud-Ouest.

« Après avoir encensé le Stade Toulousain, tout le monde le trouve un peu en dedans mais sur un match, il est capable de se mobiliser. Il était qualifié avec beaucoup d’avance et, par rapport aux derniers matchs, ce n’est pas qu’il a eu du mal mais il a beaucoup fait tourner.

Ils manquent un peu d’automatismes mais sont capables de gagner de façon hyper pragmatique, même sans briller, en s’appuyant sur les fondamentaux. Ils arrivent à faire beaucoup avec très peu, à jouer un match cadenassé, à le verrouiller. Les gens les enterrent un peu vite, je trouve. »

Cette capacité à verrouiller les matchs et à se transcender dans les moments-clés, c’est la marque des grandes équipes. Et l’expérience toulousaine en fait clairement partie.

L’UBB, cette fois prête pour le très haut niveau ?

La dynamique girondine impressionne. « Il y a un peu une « hype » UBB ; c’est normal car elle est championne d’Europe, avec une dynamique positive – elle n’est pas passée par un barrage –, et elle reste sur une demi-finale avec un gros score. »

Collazo le reconnaît, « l’UBB a comblé le retard par sa victoire en Champions Cup, par l’expérience de l’année dernière. Le titre européen a conforté les Bordelo-Béglais dans beaucoup de choses : l’évolution du club, le fait d’avoir rebondi après la finale, d’avoir éliminé Toulouse en demie puis d’avoir fait une grosse finale. »

Avec une infirmerie presque vide et des « game changers » au top de leur forme, les Bordelais semblent prêts à relever le défi.

« Ce sera une vraie opposition de styles »

Dans cette finale, Collazo anticipe un choc frontal entre deux philosophies. « Aujourd’hui, tout le monde regarde le jeu de trois-quarts de Bordeaux, mais c’est une équipe de transition, qui marque beaucoup là-dessus, qui joue dans la verticalité, dans le dos, par des coups de pied rasants, en enfermant l’adversaire avec des ailiers rapides. »

Toulouse, lui, est capable de jouer différemment dans le désordre. […] On ne peut pas être premier et deuxième du Top 14 sans avoir des certitudes en conquête. […] La conquête sera donc déterminante. »

Et pour gagner la bataille des airs, chaque équipe a ses atouts. « L’UBB a eu énormément de soucis toute l’année en touche, mais elle avait le meilleur alignement en Champions Cup. […] Toulouse marque quasiment 40 % de ses essais à partir de ce secteur. »

Un duel tactique sous haute pression

Collazo éclaire aussi les stratégies d’occupation du terrain, souvent oubliées du grand public. « Le paradoxe de l’UBB, c’est qu’on a l’impression que c’est une équipe qui envoie beaucoup de jeu mais en fait, elle a la 12e ou la 13e possession du Top 14. […] L’UBB, sur un ballon de récupération, balance de suite un coup de pied dans la profondeur pour inverser la pression. »

Des absents, mais pas d’excuse

Si les blessures sont au cœur des débats, elles ne sont pas l’apanage des Rouge et Noir. « Tout le monde parle de l’effectif de Toulouse mais si demain, on enlève Lucu et Jalibert, que se passe-t-il à Bordeaux ? » s’interroge Collazo. « Dupont, c’est quand même une grosse perte […]. Ils ont moins de confort dans la rotation. »

« Le talent collectif primera sur l’individuel »

C’est sans doute ici que se jouera la finale. « Il y a toujours en finale des joueurs qui crèvent l’écran […] mais je pense que le talent collectif gagnera cette finale, pas le talent individuel. »

Toulouse, toujours là où on ne l’attend pas

Invisible ces dernières semaines dans les médias, le Stade Toulousain n’en reste pas moins redoutable. « Depuis trois semaines, on avait l’impression qu’ils étaient sortis du paysage du rugby. […] Quand ils sont comme ça, ils se remobilisent et sont capables d’être ultra-compétitifs. »

Et dans l’ombre, la machine rouge et noire travaille. « Ugo Mola regarde… C’est une culture. […] Je pense que des deux côtés, quelques messages passeront, au niveau de l’intensité physique, en début de match. »

Finale imprévisible, pression maximale, stratégie chirurgicale : pour Collazo, tous les ingrédients d’un grand choc sont réunis.

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2 Commentaires

  1. Farondan 28 juin 2025 at 14h- Répondre

    Alea jacta est…

  2. rhone69 28 juin 2025 at 15h- Répondre

    Pourvu que la t° ne vienne pas gâcher la fête