L’UBB veut se servir de l’humiliation pour renverser Toulouse en finale
L’UBB veut se servir de l’humiliation pour renverser Toulouse en finale
Le samedi 28 juin 2025 à 1:10 par David Demri
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La scène semblait gravée à jamais dans la mémoire du rugby français. Bordeaux-Bègles s’était effondré corps et âme à Marseille face à Toulouse. Un an plus tard, les Girondins reviennent en finale, plus soudés, plus structurés… et surtout transformés.
Une humiliation qui a tout changé
Le 28 juin 2024, les images étaient saisissantes. Des joueurs à terre, en larmes, hébétés. Ce soir-là, l’Union Bordeaux-Bègles sombrait face à Toulouse sur la pelouse du Vélodrome. Un 59-3 cinglant, et un vestiaire brisé.
Mais au milieu du chaos, le président Laurent Marti posait les fondations d’une reconstruction immédiate. « On s’est fait humilier tous ensemble et on va l’assumer (…) Il y en a qui vont se moquer de nous (…) On va s’en nourrir. On va y revenir et gagner le Top 14. » Le message était clair : l’échec serait une étape, pas une finalité.
Une renaissance dès l’été
La guérison a commencé au Ceva Campus, dès la reprise, puis lors du stage estival à Loudenvielle. Pour Jefferson Poirot, c’était une évidence : « On s’est retrouvés après avoir pris 60 points en finale de Top 14. Je vous laisse imaginer le désastre… On a été marqués à vie. » Maxime Lucu ne nie pas la difficulté de l’exercice via L’équipe : « On a parlé que de ça, analysé en profondeur. (…) Ce match-là est un point de départ. »
Le rôle clé du travail mental
Sur les recommandations de Yannick Bru, le groupe s’est appuyé sur un expert du mental, Éric Blondeau. Son influence s’est vite fait sentir, selon Lucu : « Il nous a permis d’analyser les échecs (…) Il a essayé de nous inculquer des manières de nous rassembler, de transformer le négatif en positif. » Avec l’émergence de jeunes voix comme Depoortere ou Lamothe, l’UBB a construit un nouveau leadership.
Une réponse immédiate sur le terrain
Le 29 septembre, Bordeaux réalise l’impensable : victoire à Ernest-Wallon face à des Toulousains invincibles à domicile depuis plus de deux ans. Et ce, malgré l’absence de plusieurs cadres. Cette performance marque un tournant. « On était passés pour des nazes à Marseille (…) Cette victoire à Toulouse a été une première bonne réponse », confie Christophe Laussucq via L’équipe.
Cette fois, le staff n’a rien laissé au hasard. Contrairement à la saison précédente, où les cadres étaient à bout de souffle en juin, la rotation et la gestion des temps de jeu ont permis d’aborder le sprint final avec fraîcheur. Les renforts – Carbery, Gray, Retière, Van Rensburg – ont densifié l’effectif. « L’an dernier, on a dû tirer sur certains joueurs (…) Là, on a pu anticiper, répartir les charges, et ça change tout », expliquait Thibault Giroud.
Cardiff, le titre et la libération
Trois semaines après une démonstration contre Toulouse en demi-finales européennes (35-18), les Girondins remportent à Cardiff la Champions Cup contre Northampton (28-20). Une première étoile dans l’histoire du club depuis la reprise par Laurent Marti en 2006. Une consécration, mais aussi un exutoire.
« Il y a eu plein de moments où les avants étaient bons et pas les trois-quarts, et inversement. (…) Parfois, on est revenus le lundi pour une remise à zéro », raconte Poirot.
L’ultime défi au Stade de France
Deuxième du classement en saison régulière, l’UBB a ensuite validé son billet pour la finale en dominant Toulon à Décines (39-24). Le rêve d’un doublé est désormais tangible. Et le rendez-vous, symbolique : Toulouse, encore. Mais cette fois, à armes égales.
Pas question de parler revanche en interne. Bru, fidèle à sa méthode, a préféré recadrer les ambitions : Toulouse n’a plus perdu une finale de Top 14 depuis 2006. Le défi est immense. « Si on n’arrive pas prêts, le résultat on le connaît tous… » prévient Lucu.
Un an après l’humiliation, Bordeaux s’offre une chance d’écriture. Pas seulement pour effacer un souvenir, mais pour imposer sa propre version de l’histoire.
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Sur la préparation c’est important, mais se servir de ça pour la motivation c’est dangereux. Ça peut provoquer un sur engagement qui peut entraîner un manque de lucidité. Ça m’étonnerait que Bru est choisi ce levier.