Théo Attissogbe : « Petit, j’étais presque imbuvable »

Théo Attissogbe : « Petit, j’étais presque imbuvable »

Le jeudi 3 juillet 2025 à 10:20 par David Demri

1 Commentaire

Publicité

À seulement 21 ans, Théo Attissogbe découvre la Nouvelle-Zélande sous le maillot des Bleus. L’ailier de la Section Paloise, à la trajectoire marquée par ses racines et sa polyvalence, se confie avec authenticité avec Sud-Ouest.

L’histoire commence à Peyrehorade, dans les Landes. C’est là que le jeune Théo découvre le rugby, inspiré par un père protecteur, passionné, et… rugbyman. « J’ai commencé le rugby à Peyrehorade quand j’avais 7 ans. J’ai pratiqué beaucoup d’autres sports, mais ça a toujours été mon sport favori », confie-t-il, alors qu’il se prépare à affronter les All Blacks, rêve d’enfant devenu réalité.

Mais cette passion n’était pas évidente à imposer à la maison. « Mon père y avait joué à Sainte-Livrade en tant qu’ailier […] Il m’avait emmené tout jeune voir des matchs. […] Il voulait que je commence plus tard. » Entre judo, athlétisme et casque sur la tête, Théo négocie, insiste… et finit par décrocher le feu vert paternel.

Une enfance au croisement des cultures

Derrière le jeune international, il y a aussi un enracinement profond du côté du Togo. Son père, arrivé en France à 9 ans, s’est intégré par le travail… et le rugby. Aujourd’hui encore, il œuvre à travers une association pour soutenir son village natal. « Ça fait partie de mes racines, c’est important de savoir d’où on vient », souligne Théo, très attaché à cette double culture. « J’ai aussi un nom togolais : Amwoto Amemoyoto. […] Mes amis proches m’ont d’ailleurs surnommé “Amemo”. »

De l’enfance turbulente à la maturité

Derrière son sourire, Attissogbe cache un tempérament de feu qu’il a dû apprendre à canaliser. « Petit, j’étais presque imbuvable (sourire) : je râlais tout le temps après l’arbitre. C’était presque maladif. […] J’ai fait un gros travail sur ça. Heureusement. »

Son éducation rugbystique est marquée par une constante : la polyvalence. D’abord ouvreur, il a goûté au centre, à l’arrière puis à l’aile. « Cette polyvalence fait partie de mon parcours, j’ai envie de la cultiver », dit-il. « En ce qui concerne le numéro 10, j’ai plus dépanné cette saison. Mais avec plus d’expérience, j’ai l’ambition de pouvoir le faire de nouveau à l’avenir. »

Entre musculation et sens de l’évitement

Théo n’est pas un fanatique de la salle de sport. « La musculation n’est pas ma partie préférée, mais c’est important, j’essaie de m’y filer au max. Même si c’est sur le terrain que je prends le plus de plaisir. » Ancien judoka, il revendique un jeu basé sur l’esquive. « À mes yeux, le rugby est un sport d’évitement même s’il y a une part de combat. […] Le judo m’a aidé, je pense, dans la connaissance de mon corps. »

Le XV de France comme rêve éveillé

Du Stadium de Brive aux tribunes du Top 14, Théo a grandi avec le rugby. « En 2012, j’étais allé voir la finale de Toulouse. […] J’avais eu la chance inouïe d’aller dans les vestiaires, j’avais pu faire une photo avec tous les joueurs un par un. C’est un souvenir qui restera pour toujours. »

Aujourd’hui, c’est lui qui enfile le maillot frappé du coq. Et son père, malgré son passé de joueur, ne parle que d’essentiel : « La seule chose qu’il me dit avant les matchs, c’est ‘ne te blesse pas et ne blesse personne’. »

Publicité

Publicité

Publicité

Publicité

1 Commentaire

  1. Eddy 3 juillet 2025 at 10h- Répondre

    La relève…
    Il est très bon et semble avoir la mentalité et l’encadrement pour monter très haut.
    J’aime beaucoup le « et ne blesse personne » ça se sont des valeurs…