Il aura fallu attendre 27 ans pour qu’Alexandre Fischer vive enfin son premier frisson en bleu.

Aligné face aux All Blacks samedi dernier à Dunedin, le troisième ligne de l’Aviron Bayonnais a crevé l’écran dans une rencontre où la France, profondément remaniée, a su résister aux assauts néo-zélandais.

Auteur de vingt plaquages et d’un sauvetage crucial en infériorité numérique, Fischer a été le symbole de l’abnégation défensive des Bleus. Infatigable sur chaque impact, précieux dans les zones de ruck, il a montré pourquoi il est considéré depuis longtemps comme un guerrier hors norme du rugby français.

Une montée en puissance freinée par les blessures

S’il a fallu attendre aussi longtemps pour voir Fischer porter officiellement le maillot tricolore, c’est surtout à cause d’une succession de blessures qui a freiné son ascension. Pourtant, ce n’est pas le talent qui manquait.

Repéré depuis plusieurs années par le staff des Bleus, Fischer était déjà dans les petits papiers de Fabien Galthié et William Servat dès les débuts du mandat actuel. « C’est un joueur qu’on suivait depuis longtemps, qui était venu à Nice avec nous au début de notre mandat, en 2020 », a confié le sélectionneur via Midi Olympique.

En 2021, il était même pressenti pour la tournée en Australie. Mais un problème de passeport l’avait empêché de rejoindre la sélection à temps. « Il s’était arrêté à Dubaï », se souvient encore Fabien Galthié.

Pendant que d’autres profitaient de cette opportunité pour s’imposer en bleu, Fischer était contraint à un retour à l’ombre.

Le travail paie enfin

Après une excellente fin de saison sous les couleurs de Clermont, l’ancien Jaunard a su convaincre le staff tricolore qu’il était de retour à son meilleur niveau. « Il a réussi à revenir à son meilleur niveau et a effectué une très bonne fin de saison avec Clermont », souligne Galthié.

Le comble ? Le club de Clermont a décidé de ne pas conserver Alexandre Fischer pour les saisons à venir.

Et c’est finalement l’Aviron Bayonnais qui va récolter le gros lot puisque le solide troisième ligne français s’est engagé en faveur du club Basque pour les trois prochaines saisons, soit jusqu’au mois de juin 2028.

Ce profil complet, capable de défendre fort, d’apporter en touche et de couvrir plusieurs postes de la troisième ligne, séduit pleinement le sélectionneur. « C’est un profil qui nous permet d’avoir un équilibre en troisième ligne, avec Tixier et Guillard », explique-t-il encore.

Fischer, longtemps freiné par les aléas du destin, tient désormais sa revanche et semble prêt à s’installer dans la durée.