Patrick Arlettaz refuse de manger les jours de match du XV de France : Explication !
Patrick Arlettaz refuse de manger les jours de match du XV de France : Explication !
Le vendredi 11 juillet 2025 à 15:51 par David Demri
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Sur le bord du terrain ou en pleine séance d’entraînement, Patrick Arlettaz ne tient jamais en place. Il multiplie les allers-retours, les consignes aiguisées et les sourires complices. À 53 ans, l’ancien entraîneur de l’USAP est devenu l’architecte de l’attaque française, celle qui a récemment établi un nouveau record d’essais dans le Tournoi des Six Nations.
Mais sa mission ne se résume pas à empiler les statistiques ou maîtriser le tempo des matchs. « Fabien Galthié m’a pris pour qu’on soit les plus performants possible quand on a le ballon, pas pour décider combien de temps on va avoir le ballon. » Ce qui le motive, c’est avant tout de mettre ses joueurs dans les meilleures conditions pour exprimer leur instinct.
Une dynamique collective fondée sur l’humain
Sur les terrains néo-zélandais, où les Bleus affrontent l’élite du rugby mondial, Arlettaz joue un rôle plus subtil qu’il n’y paraît. Si Fabien Galthié peut piquer par ses remarques acérées, Arlettaz se montre souvent plus encourageant, sans pour autant se laisser enfermer dans un rôle. « Good cop-bad cop ? Non, vraiment pas. Il n’y a pas de rôle prédéfini là-dessus. Je peux être piquant par moments, et lui rassurant. »
À ses yeux, le management repose sur une alchimie fragile, surtout quand il s’agit d’un groupe jeune et encore peu aguerri à l’international.
Il s’est confié via L’équipe. Extrait:
« On fait toujours attention au management. Après, on a affaire à des garçons qui ont l’habitude, malgré leur jeune âge, d’être beaucoup complimentés. C’est normal, s’ils sont là c’est qu’ils sont bons, très bons, excellents. Mais quand tu joues les Blacks, il y a besoin de cette petite crainte. Il faut ressentir cette inquiétude. »
Un discours assumé et profondément ancré dans la réalité du terrain. « Il n’y a pas plus en danger qu’un joueur qui n’a peur de rien. C’est la crainte de l’adversaire, de sa force physique, la crainte des chocs, du regard des autres si on ne fait pas un bon match… Le vrai courageux, c’est celui qui, malgré ces peurs-là, arrive à se sublimer dans ces moments-là. »
Une implication totale, jusqu’au bout du jeûne
Ce lien viscéral avec la compétition se traduit même physiquement : il ne mange pas les jours de match. « Il y a bien sûr le stress qui me coupe l’envie de manger et un peu de superstition au milieu parce que je fais ça depuis que je suis jeune entraîneur. Je n’ai pas envie de casser la chaîne. »
À jeun, mais totalement engagé. « J’ai envie que ça fonctionne, que les joueurs s’éclatent. Et pour ça, il faut que je vive les émotions comme eux, les actions en me mettant à la place des joueurs. »
Une philosophie offensive adaptée au haut niveau
« Ça fait maintenant une petite année qu’on a changé un peu notre système offensif, qui nous a permis de gagner le Tournoi en battant le record d’essais (30). On est satisfaits de ça. Là, c’est une équipe neuve, qui découvre cette organisation, donc on a l’impression de revenir un tout petit peu en arrière pour réexpliquer le cheminement. »
Au cœur de cette transformation, la prise d’initiative individuelle devient une clé tactique. « Oui, l’importance de la prise d’initiative est accrue au niveau international. Parce qu’il y a moins d’occasions et qu’il faut les saisir sans se tromper. À ce niveau, tu es vite puni si la prise d’initiative n’est pas bonne mais tu es aussi puni si tu n’en prends pas. »
Une tournée stratégique pour construire l’avenir
Face à une équipe néo-zélandaise redoutée, la mission est double : performer immédiatement, mais aussi bâtir pour l’avenir. « Il ne vous a pas échappé qu’il y a certains postes où on est dépendant de quelques joueurs parce qu’ils sont rares. C’est notre devoir pendant cette tournée d’essayer de faire émerger des solutions. »
La priorité est claire : identifier et faire éclore des profils capables de s’installer durablement au plus haut niveau. « Il faut en construire parce qu’il n’y a pas 70 premiums en France, ça, ce n’est pas vrai. » Pour cela, le staff mise sur une méthode simple mais exigeante : rapidité, efficacité, et un projet clair auquel chacun peut s’agréger en peu de temps. « Il faut viser des choses très simples qui rassemblent très rapidement. »
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2 Commentaires
C’est sûr que quand on voit ses réactions dans la loge du staff, il vit vraiment le match intensément !
Un catalan !
Sa femme est une gastro enterologue très connue elle pourrait régler son problème