Alors qu’il pensait mettre un terme à sa carrière, Clément Castets explique sa décision de quitter la France pour la Nouvelle-Zélande : « Ils me prenaient pour un fou ! »

Alors qu’il pensait mettre un terme à sa carrière, Clément Castets explique sa décision de quitter la France pour la Nouvelle-Zélande : « Ils me prenaient pour un fou ! »

Le mercredi 16 juillet 2025 à 16:44 par David Demri

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Le pilier gauche Clément Castets pensait raccrocher les crampons à l’issue de la saison 2024 / 2025.

En fin de contrat avec le Stade-Français Paris, le joueur passé notamment par Montpellier et le Stade-Toulousain songeait à tout arrêter à seulement 29 ans.

Mais il a finalement décider de prendre un tout autre virage : jouer au rugby en Nouvelle-Zélande.

Via Midi Olympique, il explique comment lui est venue cette idée. Extrait:

En fin de saison 2023-2024, je sortais d’une saison pas facile et j’ai reçu une proposition de prolongation de Paris. Je ne le sentais pas. J’ai un peu laissé traîner, je n’arrivais pas à me projeter. Au bout d’un moment, j’ai vu que je prenais le sujet par le mauvais bout. Il fallait que j’enlève complètement l’aspect financier de ma tête. Quand je l’ai fait, la réponse était claire. Je devais voir autre chose.

Il confirme avoir connu une saison 2024 / 2025 très délicate, dans la foulée. Extrait:

J’ai enchaîné sur la saison dernière, peut-être la plus difficile de ma carrière, où je ne m’en sortais pas. Je faisais un bon match, trois mauvais, deux moyens. Ça ne voulait pas du tout. Et si j’étais bon, je me blessais. Arrive la première luxation à l’épaule en décembre. Pour moi, c’était fini. Je croyais que je n’arriverais pas à me relever. Trop de blessures, trop de contre-performances. Je me disais que je n’étais plus au niveau.

Etant donné cette situation très confuse, Clément Castets a envisagé de raccrocher les crampons. Mais il a finalement eu une nouvelle réflexion qui lui a donné envie de quitter la France pour la Nouvelle-Zélande. Extrait:

Ah oui, je pensais arrêter tout court. J’ai demandé au Stade français de m’inscrire pour la formation d’entraîneur, mais la date limite était passée. Beaucoup de joueurs disent stop parce que, mentalement, ils en ont marre. Moi, c’était différent. J’avais envie de continuer, je m’amusais sur le terrain. C’est juste que mon corps n’y arrivait plus. Puis, pendant ma blessure, j’ai pensé : « Si je veux entraîner, autant m’ouvrir l’esprit et partir à l’étranger. » J’ai commencé à chercher en Nouvelle-Zélande.

Il n’avait absolument aucun contact en Nouvelle-Zélande. Extrait:

Les agents et les clubs néo-zéandais ne comprenaient pas. Ils regardaient ma feuille de salaire en France et savaient ce qu’ils pouvaient me proposer. Le retour des agents, c’était : « Attends, les clubs sur place me demandent où est le problème. » Ils me prenaient pour un fou. J’ai dit que j’avais bien compris la situation financière. Je savais que je toucherais beaucoup moins d’argent mais j’avais envie de m’amuser, d’aller dans une équipe où ça joue de partout sur le terrain. J’ai alors fait tout ce que je pouvais pour trouver un club.

Il a finalement trouvé un contact. Extrait:

J’ai réussi à entrer en contact avec Hayden Triggs (directeur de la performance, NDLR) et Wesley Clarke (entraîneur en chef, NDLR) à Manawatu Rugby. Je leur ai dit : « Proposez-moi ce que vous voulez. Peu importe l’argent, je viens dans tous les cas. » La deuxième luxation à l’épaule a un peu remis la chose en cause mais, dès que j’ai eu le feu vert du chirurgien, il n’y avait plus aucune question dans ma tête.

Il ne le cache pas : plusieurs clubs français ont tenté de le recruter, en vain. Extrait:

Oui, des clubs m’appelaient. Je leur répondais, mais je donnais ma position : « Si j’ai une proposition en Nouvelle-Zélande, j’irai là-bas et je ne signerai pas avec vous. » Même s’ils comprenaient ma décision, ça les refroidissait.

Ma femme et mon chat vont bientôt arriver. On emmène tout le monde (rires). Après quatre ans à Paris, où on a vraiment profité de la ville, je voulais partir sur quelque chose de plus calme. Palmerston, c’est un peu le fin fond de la Nouvelle-Zélande et ça correspond à ce qu’on cherchait.

Souhaite-t-il intégrer le Super Rugby ? Il réagit. Extrait:

Je suis compétiteur. J’ai beau dire que j’y vais tranquille, je l’ai en tête. Le Super Rugby, ce serait incroyable, mais je sais plus ou moins que je vais un jour rechuter de mon épaule. Je n’ai pas trop de plans.

Et un retour en France par la suite ?

Je ne suis pas là depuis longtemps. Rentrer en France aujourd’hui, vu ce que je suis en train de vivre ? Je ne suis pas dans cet état d’esprit. Je ressens une telle gratitude d’être ici, dans cet environnement. Ce n’est que du bonheur.

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