Ce joueur du XV de France qui veut revoir sa diet : « Il faut que je change mon gras en muscle parce que le gras ne sert à rien sur un terrain de rugby »
Ce joueur du XV de France qui veut revoir sa diet : « Il faut que je change mon gras en muscle parce que le gras ne sert à rien sur un terrain de rugby »
Le dimanche 20 juillet 2025 à 13:31 par David Demri
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À 24 ans, Mickaël Guillard vit une tournée en Nouvelle-Zélande qui ressemble à un accélérateur de carrière.
Passé du rôle de deuxième-ligne à celui de numéro 8, le joueur du LOU s’affirme comme une solution précieuse dans le pack tricolore.
Le joueur du LOU Rugby s’est longuement confié via L’équipe.
Un joueur entre deux postes
Fabien Galthié n’a pas hésité à repositionner Guillard au centre de la troisième-ligne en l’absence des cadres comme Grégory Alldritt ou Anthony Jelonch.
Une polyvalence rare qu’il assume pleinement :
« C’est vrai. Mais ce n’est pas quelque chose qui me freine ou me refroidit. J’ai envie de développer les deux postes à la fois. Cette polyvalence me plaît. Plus jeune, j’ai beaucoup joué troisième-ligne. J’avoue que lorsque les entraîneurs, à Lyon, m’ont parlé pour la première fois de me repositionner en 5, j’ai eu très peur parce que j’aime le ballon, j’aime manipuler la balle, faire des passes. Mais au final, le rôle du deuxième-ligne pousseur (derrière le pilier droit en mêlée) a tellement évolué ces dernières années que j’ai rapidement été rassuré. Je n’ai pas vu de différence. Aujourd’hui, le 5 n’est plus le gars frustré qui va ferrailler dans les rucks et puis c’est tout. En Angleterre, ils y ont mis Ollie Chessum, en Irlande Tadhg Beirne ; en équipe de France on a vu « Manny » Meafou. »
Numéro 8, un poste taillé pour lui ?
Plus libre ballon en main, Guillard savoure ce rôle plus mobile :
« Oui, c’est surtout dû à la mêlée. Encore qu’au niveau international, parfois, les mêlées sont peu nombreuses dans un match. Je ne vais pas vous mentir : en 5, je perds un sacré jus dans les mêlées. Quand je joue 8, ces phases-là sont moins énergivores donc je peux plus me déplacer, plus porter le ballon, je peux aussi durer plus longtemps. J’ai joué plusieurs fois troisième-ligne centre au LOU en 2023. J’assurais beaucoup de couvertures – ça a plus ou moins disparu aujourd’hui – et je sais qu’il y a des aspects techniques plus difficiles qu’en numéro 5. Mais justement, j’aime ça, je travaille pour ça. »
Ses modèles et son style unique
L’international tricolore veut tracer son propre chemin :
« Petit, j’ai énormément regardé Louis Picamoles et Ardie Savea quand il a explosé. Je me disais que j’aimerais bien être comme lui. Je regarde comment Greg Alldritt joue, ce qu’on lui demande, comment il y répond. Je regardais pas mal un gars comme Maro Itoje, capable de passer de deuxième à troisième-ligne aile. Maintenant, c’est différent : je me dis que j’aimerais avoir mon style à moi. En cultivant par exemple cette polyvalence 5-8, qui est rare à haut niveau. Je trouve ça intéressant de me dire que je peux ne ressembler à personne. Faire quelque chose de totalement différent. A moi de montrer que je peux être le meilleur peu importe la position. »
Jeu au pied et touche : les axes de progression
Amusé, Guillard raconte un petit clin d’œil à l’entraînement :
« Après les entraînements, j’ai toujours aimé taper des drops. J’aime bien « faire un peu chier » les 10 et notamment Léo Berdeu. Je le taquine, je lui montre comment il faut faire pour qu’il arrête de nous envoyer des saucisses en match (rire). »
Quant à la touche, il n’élude pas le travail à effectuer :
« Ah oui complètement ! Je rigole bien avec les mecs de Lyon – en tout cas ça les fait rigoler eux – mais je leur dis que quand je saute en touche, je contrôle les ballons. Alors c’est quoi le problème ? Pourquoi on ne m’utilise pas davantage ? (rire). Sérieusement, je sais qu’avec mon poids (120 kg pour 1,97m), je ne suis pas le plus facile à lifter (soulever). Je sais aussi qu’à Lyon (avec Dylan Cretin entre autres) ou en équipe de France (Cameron Woki, Thibaud Flament, Hugo Auradou…), il y a de meilleurs spécialistes que moi dans les airs. Mais regardez, en Angleterre cet été (victoire de l’équipe de France A 26-24 à Twickenham le 21 juin avant de s’envoler pour la Nouvelle-Zélande), je n’avais jamais autant sauté de l’année. Ma zone était libre et j’ai tout pris. Même à Lyon, mon ratio est très bon. Si on rapporte au nombre de sauts pris en défense, j’ai beaucoup contré. Je ne saute pas pour rien. Je commence à me passionner pour la touche. Je fais toutes les réunions. Je ne donne pas trop mon avis mais je supervise (sourire). Je vais encore plus travailler le sujet parce que je ne suis pas encore assez rapide en l’air, je n’ai pas encore une assez bonne qualité de pied pour décoller vite. Elle était même très mauvaise à mes débuts. Ça s’est bien amélioré. »
Diététique et discipline
Conscient de devoir franchir un cap physique, le Lyonnais assume son plan de transformation :
« Physiquement, il faut que je m’affûte. Que je prenne encore un peu de muscle. Que je change mon gras en muscle parce que le gras ne sert à rien sur un terrain de rugby. Ou alors que je perde un peu de poids pour être encore plus efficace, plus endurant, plus rapide. J’aime bien la nourriture. Je suis un gros mangeur, je ne le cache pas. Mais avec les diététiciens, à Lyon comme en équipe de France, on a élaboré un plan qu’on va pouvoir lancer. »
Un plan qui implique quelques sacrifices :
« Tout le monde pense au chocolat mais moi je ne suis pas du tout chocolat. J’aime la pâtisserie mais plutôt les tartelettes aux fruits avec un peu de crème. Framboises, mangues… Je suis très sucre. Malheureusement, lui, c’est un peu trop mon ami. Sur la qualité de nourriture, je suis assez discipliné. Je sais ce qui est bon, ce qui est mauvais. Ce que je dois gérer, c’est la quantité. Je fais de plus en plus attention à la nourriture, au sommeil aussi. J’ai arrêté de jouer à la console jusqu’à deux ou trois heures du matin ; c’est fini les soirées où tu es tellement dans ton jeu que tout à coup, à 23 heures, tu te dis : « Merde, faut que je me commande un truc à manger ». Je coupe la console dès que ma copine rentre de sa journée. Je considère que ces moments jeux vidéo sont « perso » et je n’ai pas envie de prendre sur notre temps à deux. »
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Au vu de nombre mal d’actions, vues (et revues) au cours de ces trois tests, des deux côtés,, la « greffe de bulbe » peut également re-devenir un atout, majeur, dans le Rubgy pro et international…
Au vu de nombre d’actions, vues (et revues) au cours de ces trois tests, des deux côtés,, la « greffe de bulbe » peut également re-devenir un atout, majeur, dans le Rubgy pro et international…
J’aurais bien vu un Posolo en 8 aussi !
À la base il jouait 8 en espoirs à l’USAP mais aurait il en Pro et encore plus en international la capacité à tenir un match dans les déplacements?
Mais quand Ollivon vas revenir il mettra tout le monde d’accord si la bande Dupont le laisse ???
Pauvre c.n
bonne décision
Je suis désolé tunes mais pour moi et sûrement pour beaucoup d’autres Guillard est nettement supérieur à Ollivon dans la densité et plus jeune. A 32 ans Ollivon ne représente plus l’avenir
Oui y a qu’à Virer tout les trentenaires …………………
ce n’est pas la question de virer les trentenaire mais en 8 Guillard est pour moi beaucoup plus physique et plus actif qu »Ollivon. On verra au prochain tournoi.
Au prochain tournoi Guillard jouera 2eme ligne et Aldrit en 8 quand a Ollivon il jouera …………….. a Toulon Galthoche n’en veut plus donc on verra rien du tout …………..
Personne ne peut dire qui sera présent au tournoi 2026. Même s’il n’est qu’à 75% Dupont sera là, et il jouera avec N’tamack même si Jallibert est meilleur sur le moment. Les choix faits ne le sont pas forcément en adéquation avec la forme du moment
Guillard est un super joueur mais de là à dire qu’il est supérieur à Olivon, faut pas déconner. Qu’il représente l’avenir en 5 ou en 8, c’est un fait. Mais pour le moment, notre grand Charles est ce qui se fait de mieux en 3’ligne.