Bernard Laporte: « Le rugby doit évoluer »

Bernard Laporte: « Le rugby doit évoluer »

27 octobre 2011 - 10:46

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Sa venue, il y a plus d’un mois, avait défrayé la chronique. Afin de remplacer Philippe Saint-André sur le départ pour diriger l’équipe de France, Mourad Boudjellal avait, non sans surprise, décidé de faire appel à l’atypique Bernard Laporte. En pleine Coupe du monde, l’ancien entraîneur de l’équipe de France, sous contrat avec RMC et Canal + en sa qualité de consultant, était jusqu’à présent « intermittent du RCT ».
Depuis ce lundi, « Bernie le Dingue », comme l’ont baptisé il y a bien longtemps ses anciens partenaires, est Toulonnais à temps plein. Nous l’avons rencontré dans son bureau, au centre d’entraînement. Au lendemain de la malheureuse finale de l’équipe de France, il a fait un rapide tour d’horizon du rugby français, de l’ovalie en terre toulonnaise et… de  la politique.
L’équipe de France
« Je retiens avant tout du week-end dernier, la défaite de l’équipe de France. Ça fait râler, car il y avait vraiment de quoi bien faire. Je suis certes déçu mais fier. Il y avait des joueurs d’expérience dans cette équipe tricolore et à ce niveau-là, l’expérience compte. On l’a vu quand l’ossature s’est dessinée. La France n’a pas à rougir de son échec. Ce qui est incroyable, c’est que sans buteur (25 % de réussite en finale, Ndlr), les Blacks sont champions du monde, avec en prime leur quatrième demi d’ouverture. N’oublions pas qu’avec l’absence de Carter ils avaient perdu leur Zidane. Maintenant, il appartient au prochain entraîneur tricolore de reconstruire un groupe, car nombre de joueurs de dimanche ne seront plus là dans quatre ans. »
Concernant le calendrier et les doublons, Bernard Laporte porte un regard lucide : « Il est invraisemblable dans un monde professionnel que les clubs soient privés de leurs meilleurs joueurs pendant les matches internationaux. Lors de l’année de Coupe du monde, peut-être faudrait-il envisager de se priver de Coupe d’Europe. L’absence d’internationaux est trop handicapante pour certaines équipes. Voyez par exemple Biarritz, cette année. Sans parler d’archaïsme, le rugby doit évoluer et harmoniser son calendrier. »
Le parcours du RCT
« Je découvre un groupe généreux, solidaire doté d’un excellent état d’esprit. Notre parcours est jusqu’à présent intéressant. Nous engrangeons des points à domicile tout en allant signer des victoires à l’extérieur. Maintenant, n’oublions pas qu’il n’y a pas de petites équipes. Ce sera d’ailleurs la même rengaine tout au long de la saison. On va très prochainement le voir avec le retour dans les différents clubs des internationaux. Les joueurs sont sérieux, attentifs. Le groupe est sympa et travailleur. Ça bosse bien même si pour moi, on ne s’entraîne jamais assez. De ce côté-là, je suis intransigeant. »
Surnommé par les internationaux de son époque, « Eagle IV » (four pour fort, Ndlr), Laporte tient à préciser :« Je ne gueule pas, je parle fort. » Une chose est sûre, l’homme aime à se faire entendre : « Avec moi, il n’y a pas de passe-droit. Je n’admets aucun travers. On véhicule l’image d’un club en tant que professionnel 24 heures sur 24. Je n’ai pas les mêmes qualités et le même tempérament que Saint-André. Ici, on est une même famille, une même équipe. On monte tous dans le même bus. Je parle toujours positivement. Je suis là pour faire progresser les garçons, pas pour les sanctionner. Je veux de l’enthousiasme, du dialogue, de la transparence, de la proximité. On doit vivre, travailler, parler ensemble. C’est une chance d’être professionnel. Personne ne doit l’oublier. »
Sur le cas Missoup et sans s’appesantir sur le sujet, le coach juge que l’affaire est allée bien trop loin. Il se veut, là encore très clair : « Je peux comprendre le geste. Mais je ne peux ni l’accepter ni le tolérer. Après avoir été provoqué, la grande classe aurait été de partir. »
La politique, c’est fini
Ancien secrétaire d’État à la Jeunesse et aux sports, Bernard Laporte a, semble-t-il, tourné la page de la politique même s’il ne peut pas affirmer : « Plus jamais ! »
« J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les politiques. C’est un métier contraignant et ingrat, même si détenir du pouvoir est toujours plaisant. Pour autant et contrairement aux valeurs du rugby, il n’existe pas d’esprit d’équipe. Prendre des coups par le camp d’en face, c’est normal, ça fait partie du jeu. A contrario quand les coups les plus bas viennent de ton équipe, alors là je ne comprends plus. La politique est un milieu particulier. »
L’homme – à qui la politique ne manque pas – ne devrait pas terminer sénateur. Et affirme au sujet des carriéristes de la politique : « Ils sont là de 20 à 70 ans. Et ça, c’est choquant. ».
Bernard Laporte préfère s’attarder sur le rugby. Ce sport qui « n’a jamais changé » lâche-t-il, convaincu, en attendant de découvrir de l’intérieur Mayol du bon côté.

Sa venue, il y a plus d’un mois, avait défrayé la chronique. Afin de remplacer Philippe Saint-André sur le départ pour diriger l’équipe de France, Mourad Boudjellal avait, non sans surprise, décidé de faire appel à l’atypique Bernard Laporte. En pleine Coupe du monde, l’ancien entraîneur de l’équipe de France, sous contrat avec RMC et Canal + en sa qualité de consultant, était jusqu’à présent « intermittent du RCT ».

Depuis ce lundi, « Bernie le Dingue », comme l’ont baptisé il y a bien longtemps ses anciens partenaires, est Toulonnais à temps plein. Nous l’avons rencontré dans son bureau, au centre d’entraînement. Au lendemain de la malheureuse finale de l’équipe de France, il a fait un rapide tour d’horizon du rugby français, de l’ovalie en terre toulonnaise et… de  la politique.

L’équipe de France

« Je retiens avant tout du week-end dernier, la défaite de l’équipe de France. Ça fait râler, car il y avait vraiment de quoi bien faire. Je suis certes déçu mais fier. Il y avait des joueurs d’expérience dans cette équipe tricolore et à ce niveau-là, l’expérience compte. On l’a vu quand l’ossature s’est dessinée. La France n’a pas à rougir de son échec. Ce qui est incroyable, c’est que sans buteur (25 % de réussite en finale, Ndlr), les Blacks sont champions du monde, avec en prime leur quatrième demi d’ouverture. N’oublions pas qu’avec l’absence de Carter ils avaient perdu leur Zidane. Maintenant, il appartient au prochain entraîneur tricolore de reconstruire un groupe, car nombre de joueurs de dimanche ne seront plus là dans quatre ans. »

Concernant le calendrier et les doublons, Bernard Laporte porte un regard lucide : « Il est invraisemblable dans un monde professionnel que les clubs soient privés de leurs meilleurs joueurs pendant les matches internationaux. Lors de l’année de Coupe du monde, peut-être faudrait-il envisager de se priver de Coupe d’Europe. L’absence d’internationaux est trop handicapante pour certaines équipes. Voyez par exemple Biarritz, cette année. Sans parler d’archaïsme, le rugby doit évoluer et harmoniser son calendrier. »

Le parcours du RCT

« Je découvre un groupe généreux, solidaire doté d’un excellent état d’esprit. Notre parcours est jusqu’à présent intéressant. Nous engrangeons des points à domicile tout en allant signer des victoires à l’extérieur. Maintenant, n’oublions pas qu’il n’y a pas de petites équipes. Ce sera d’ailleurs la même rengaine tout au long de la saison. On va très prochainement le voir avec le retour dans les différents clubs des internationaux. Les joueurs sont sérieux, attentifs. Le groupe est sympa et travailleur. Ça bosse bien même si pour moi, on ne s’entraîne jamais assez. De ce côté-là, je suis intransigeant. »

Surnommé par les internationaux de son époque, « Eagle IV » (four pour fort, Ndlr), Laporte tient à préciser :« Je ne gueule pas, je parle fort. » Une chose est sûre, l’homme aime à se faire entendre : « Avec moi, il n’y a pas de passe-droit. Je n’admets aucun travers. On véhicule l’image d’un club en tant que professionnel 24 heures sur 24. Je n’ai pas les mêmes qualités et le même tempérament que Saint-André. Ici, on est une même famille, une même équipe. On monte tous dans le même bus. Je parle toujours positivement. Je suis là pour faire progresser les garçons, pas pour les sanctionner. Je veux de l’enthousiasme, du dialogue, de la transparence, de la proximité. On doit vivre, travailler, parler ensemble. C’est une chance d’être professionnel. Personne ne doit l’oublier. »

Sur le cas Missoup et sans s’appesantir sur le sujet, le coach juge que l’affaire est allée bien trop loin. Il se veut, là encore très clair : « Je peux comprendre le geste. Mais je ne peux ni l’accepter ni le tolérer. Après avoir été provoqué, la grande classe aurait été de partir. »

La politique, c’est fini

Ancien secrétaire d’État à la Jeunesse et aux sports, Bernard Laporte a, semble-t-il, tourné la page de la politique même s’il ne peut pas affirmer : « Plus jamais ! »

« J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les politiques. C’est un métier contraignant et ingrat, même si détenir du pouvoir est toujours plaisant. Pour autant et contrairement aux valeurs du rugby, il n’existe pas d’esprit d’équipe. Prendre des coups par le camp d’en face, c’est normal, ça fait partie du jeu. A contrario quand les coups les plus bas viennent de ton équipe, alors là je ne comprends plus. La politique est un milieu particulier. »

L’homme – à qui la politique ne manque pas – ne devrait pas terminer sénateur. Et affirme au sujet des carriéristes de la politique : « Ils sont là de 20 à 70 ans. Et ça, c’est choquant. ».

Bernard Laporte préfère s’attarder sur le rugby. Ce sport qui « n’a jamais changé » lâche-t-il, convaincu, en attendant de découvrir de l’intérieur Mayol du bon côté.

Source: varmatin.com

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  1. Jay83 27 octobre 2011 at 12h

    Pour moi le rugby français doit évoluer au niveau du centre de formation des clubs, je trouve qu'il y a une trop grosse différence entre les espoirs et l'équipe 1ère et donc une trop grosse différence dans ce championnat Top 14 qui est dur…Ca permettrait de faire monter un peu plus vite nos jeunes et de voir peut-être moins d'étrangers…J'ai rien contre les étrangers mais personnellement je préfèrerais voir un club qui évolue avec des jeunes français, mais bon c'est le Top 14 qui fait qu'il faut apporter des étrangers de haut niveau…

  2. dk_snake 27 octobre 2011 at 12h

    J'aime beaucoup sont discours.

    On sent un mec droit et qui fait tout pour faire un groupe, une équipe soudée et qui avance dans le meme sens.

    Je pense vraiment que BL est un très bon choix et qu'on peut faire de grandes choses avec lui.

  3. Agatha 27 octobre 2011 at 12h

    Les Be(r)ni – oui – oui et les autres…. 😉

    sont suspendus ….à l'après "coup de pied…..

    dans la fourmilère" 💡

    Parce que…."tous dans le même bus" ! ➡

  4. Trompette 27 octobre 2011 at 14h

    il parle pas de Hellboy. je suis déçu.

  5. RABOLIO 27 octobre 2011 at 14h

    Il a du bagou, l'asticot!

    Il me fait penser, a ces camelots qui vendaient sur les marchés, un coup des assiettes incassables qui pétaient une fois à la maison, une autre fois des presses jus de fruits ect.. On se doute que c'est du vent,qu'il y a un truc qui va pas marcher, mais il y a toujours un attroupement autour de lui pour écouter et partir avec son petit sachet .

    Pour l'instant rien à dire, au sujet du RCT, mais peut être aussi que Pierrot y est aussi pour quelque chose,dans les bons résultats du groupe .

  6. Agatha 27 octobre 2011 at 14h

    @ Rabiolo…"ça sent le vécu" 😆

    Ton appréhension est donc…. compréhensible 🙄

    Mais pense à Dany (Boon)…"je vais bien, tout va bien" …

    pour ne pas toucher le fond 😉

  7. guy 27 octobre 2011 at 15h

    😀 +1 pour dk_snake, moi aussi l'aime bien son discours à "Bernie le dingue".

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