Ardie Savea veut voir plus grand pour la Nouvelle-Zélande : « Il y a un pays qui a prouvé que cela fonctionne, c’est l’Afrique du Sud. »

Ardie Savea veut voir plus grand pour la Nouvelle-Zélande : « Il y a un pays qui a prouvé que cela fonctionne, c’est l’Afrique du Sud. »

Le lundi 21 juillet 2025 à 16:55 par David Demri

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Depuis la blessure de Scott Barrett, Ardie Savea a repris le brassard des All Blacks. Mais derrière ce simple changement de leadership, c’est une vision du rugby et du capitanat profondément humaine et engagée qui émerge.

Plus qu’un capitaine, Ardie Savea est un symbole. Celui d’un rugby né de la sueur et de la gratitude, porté par un homme qui ne se voyait pas leader… jusqu’au jour où on lui a demandé de l’être.

En revenant sur ce moment décisif, Savea confie son émotion et ses doutes initiaux rapporte Midi Olympique. Extrait :

« Devenir capitaine, ce fut au départ un choc. Je n’avais jamais envisagé ça. Quand on me l’a annoncé, j’ai tremblé. J’ai prié. J’ai laissé mon esprit me guider. »

Il comprend alors qu’il représente plus qu’un simple maillot noir. Il incarne une histoire, celle de ses parents, arrivés des Samoa pour offrir une vie meilleure à leur famille.

Ardie évoque avec fierté les sacrifices de ses parents et leur influence sur sa trajectoire. Extrait :

« On mangeait des tartes gratuites au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner… Ça n’avait rien de luxueux mais on ne manquait de rien. […] Mes parents ont quitté leur terre pour nous offrir une chance. Et quand j’ai été nommé capitaine des All Blacks, je me suis souvenu d’eux. De leurs sacrifices. De leurs nuits blanches. Et j’ai compris, en quelque sorte, que je portais leur rêve»

Chez les Savea, l’humilité se pétrissait avec le pain. Et si Ardie a grandi loin du luxe, il a hérité d’une richesse intérieure qui guide aujourd’hui son leadership.

Il puise aussi sa force dans ses racines culturelles et familiales, modestes mais puissantes. Extrait :

« Il était petit mais papa a toujours dit que c’était le mec le plus costaud. Comme lui, je ne suis pas très grand (1,88 m) pour un flanker international. Mais je pense avoir du cœur. »

Sur le terrain comme en dehors, Savea défend une vision ouverte du rugby. Il milite pour que les All Blacks embrassent les réalités modernes, à l’image des Springboks.

Il salue le modèle sud-africain et appelle à une évolution du rugby néo-zélandais. Extrait :

« Il y a un pays qui a prouvé que cela fonctionne, c’est l’Afrique du Sud. La majorité de leur équipe joue en Europe ou au Japon mais lorsque les Springboks se rassemblent, ils gagnent la Coupe du monde. Les choses doivent évidemment évoluer. Je ne dis pas qu’il faut tout bouleverser du jour au lendemain mais il est temps de grandir, de s’adapter à un monde qui bouge. »

À 30 ans, Ardie Savea trace un chemin qui dépasse les lignes blanches. Un chemin porté par la mémoire, le courage, et le rêve d’un rugby plus humain, plus ouvert, plus universel.

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