Le technicien de Montpellier, Benoit Paillaugue s’est confié via Midi Olympique.

Ce-dernier ne le cache pas : l’objectif du MHR est de retrouver les phases finales du Top 14. Extrait:

Oui, c’est l’objectif depuis la fin de saison dernière. On a fait une saison moyenne, même si on a réussi à se maintenir assez rapidement, à six ou sept journées de la fin. On a même failli se battre pour la 6e place, mais c’était trop tôt certainement. Je ne vais pas vous dire qu’on va gommer toutes les erreurs du passé parce que ça ne fait qu’un an que nous y sommes, mais en tout cas, on a un peu plus de vécu.

Toutes les équipes veulent se qualifier, mais Montpellier a longtemps été un habitué. Ça fait trois saisons qu’on n’y est pas. On doit corriger les détails, comme ces défaites à l’extérieur concédées après la 80e minute. Ça pèse lourd au classement. On veut retrouver cette dynamique et regouter aux phases finales.

Il explique comment le MHR compte s’y prendre pour se qualifier. Extrait:

On a élargi notre jeu d’attaque petit à petit. Au départ, on a reconstruit sur des bases assez simples. On avait repris une équipe mentalement touchée. Il fallait d’abord retrouver de la joie, de la confiance et cela passe par des victoires. On a donc mis l’accent sur la défense, la conquête, la mêlée pour avoir des bases solides. Le jeu offensif est venu progressivement, à mesure que la confiance grandissait.

On s’est rapprochés des six premières places et les joueurs ont commencé à avoir des déclics. On a vécu des matchs marquants, comme contre le Stade français où on remonte 25 points en deuxième mi-temps, ou à Bordeaux, même si on a joué la deuxième équipe, on a montré de belles choses. Mais nous n’avons pas réussi à être constants. C’est un des principaux enseignements de cette saison.

Passé de joueur à coach en juin 2024, Benoit Paillaugue a dû prendre de la distance avec les joueurs.

Il l’avoue : certains joueurs lui ont reproché cette distance. Extrait:

Oui, clairement. Il a fallu créer une distance. Certains joueurs me l’ont un peu reproché, mais je voulais être pris au sérieux dès le début. On a partagé beaucoup avec eux en tant que joueurs, donc il fallait trouver le bon équilibre. J’ai gagné, j’ai fait le con avec eux, donc il fallait aussi trouver la bonne bascule. C’est peut-être aussi l’enseignement personnel que j’en tire sur cette nouvelle saison.

Cette saison, j’essaierai d’être un peu plus proche, sans redevenir « un pote ». Mais les joueurs aiment les échanges francs et grâce à notre vécu commun, il faut juste garder cette proximité qui permet d’échanger en toute franchise.

Une chose est sûre selon lui : son groupe est très motivé. Extrait:

Oui, le groupe est impliqué. On a réussi à conserver des jeunes talentueux formés ici, certains sont déjà internationaux. Peut-être qu’ils se retrouvent dans cette identité montpelliéraine qu’on essaie de transmettre. Il y a aussi des recrues motivées, qui ont appris le français avant d’arriver. C’est une vraie preuve d’engagement. Pour l’instant, il n’y a pas de pression de match, mais on sent que les joueurs sont prêts à bosser.

Questionné sur son coaching, il concède avoir un fort caractère. Extrait:

J’ai un caractère fort. Au début, je voulais que tout fonctionne tout de suite. Mais j’ai appris à prendre du recul, à faire preuve de patience. C’est peut-être là où je me suis un peu trompé. Il faut laisser le temps au temps. J’ai appris sur ma personne. Même en fin de carrière, j’étais un peu plus posé qu’au début mais j’ai toujours eu du mal avec la défaite. C’est une certitude.

J’aimerais transmettre ce refus de la défaite à mes joueurs mais de façon différente. Je ne suis plus joueur, je suis maintenant éducateur. Il faut savoir le faire avec conviction, la conviction du haut niveau mais aussi parfois avec douceur.

Pour conclure, il explique être très heureux d’être au sein du staff Montpelliérain. Extrait:

C’est mon club de cœur depuis dix-sept ans. Je savais dans quoi je m’engageais. C’est un milieu stressant, mais passionnant. Ce que je dois mieux gérer, c’est la place que je laisse aux joueurs. Être présent quand il faut, mais aussi leur laisser de l’espace.

Je progresse là-dessus afin de gagner en sérénité. L’attaque, c’est complexe, Il y a un ballon au milieu, il y a des timings à avoir donc il faut apprendre et être patient. Mais je sais où je veux aller avec eux sur le plan offensif, et c’est là l’essentiel.